Barack Obama et les temps longs
Barack Obama mène actuellement une campagne de communication pour célébrer le 15 ème anniversaire de son élection en 2008. Une démarche compréhensible de la part d'un ex Président encore jeune et pas disposé à se mettre en retrait de la vie publique.
Sa campagne électorale a été une campagne de ruptures. Il a été le premier candidat à utiliser à ce point les nouvelles technologies d'alors : Facebook, Twitter ...
Mais au-delà de ce constat particulièrement simple, pour avoir participé à deux reprises sur Boston à la campagne Obama 2008 (en mai 2008 puis lors du sprint d’octobre et novembre 2008), la réponse à cette question intéressante : que restera-t-il durablement des années Obama ?
Sur la communication en période électorale, il reste des enseignements durables :
1) Sur la forme, la certitude que la nouvelle idéologie réside d’abord dans le style et non pas dans la doctrine. La communication visuelle moderne fait du style le message de fond.
En temps de crise, et cela depuis 1974 (date du juste après premier choc pétrolier), l’opinion cherche d’abord la sortie de la crise par des leaders au style qui incarne l’espoir. Dans ces circonstances, l’opinion ne cherche pas des gestionnaires de crises mais des visionnaires d’espoir.
2) La rapidité d’éclosion correspond au temps moderne pour lequel une année est une éternité. Obama a conquis l’Amérique en 2 ans. Un chiffre clef d’ailleurs pour lui. Il a été Sénateur 2 ans (2004–2006) avant de s’engager dans une campagne de 2 ans pour gagner (2006–2008). 2 ans pour conquérir les Etats-Unis. Bien davantage, la rapidité d’éclosion devient un atout face à une classe politique usée puisque cette rapidité devient la visibilité de la non appartenance à la classe politique que l’opinion veut sanctionner.
3) Investir le terrain : Obama a quadrillé le terrain dans des conditions historiques. Un labourage méthodique. Investir les médias c’est bien. Investir le terrain mobilise encore davantage. L’opinion veut “toucher la bête sur pied”. Aucune présence sur un plateau médiatique ne peut remplacer ce contact direct.
4) Pour les Etats-Unis, la force permanente de "la mentalité du nouveau départ" : c’est le socle conceptuel d’Obama : “nous allons recommencer le monde”. C’est cette cause qui a mobilisé ajoutée à un discours d’une forme neuve scénarisée par la plume remarquable de Jon Favreau.
Mais à la présidence, que reste-t-il des années Obama ?
Sur quels dossiers de fond en dehors de la communication, la présidence Obama a-t-elle apporté des changements durables ?