Donald Trump et la violence des campagnes électorales américaines
La tentative d’assassinat sur Donald Trump donne lieu à des commentaires parfois surprenants comme si la violence s’invitait dans une campagne électorale américaine. Mais la violence fait partie des campagnes électorales américaines. La seule interrogation réside dans le niveau de violence. L’étape ultime est bien entendu quand elle peut consister jusqu’à mettre en cause la vie même d’un candidat ou d’un élu.
Philippe Labro, remarquable connaisseur de la politique américaine, a consacré dans le JDD un article intemporel sur ce volet : la vie politique américaine est structurée par la violence. Seul le degré change. Pour avoir connu plusieurs campagnes électorales américaines, j’ai toujours été surpris par la volonté de destruction de l’autre. Tout est passé au peigne fin pour discréditer l’autre : la vie privée, la vie professionnelle … Ce climat est d’autant plus admis que la pré-candidature suppose d’intégrer cette violence. Ce qui dissuade des candidats. L’arme et l’agression physique sont les étapes ultimes.
La France a pris ce chemin. Dès que la diabolisation de l’autre devient la clef de l’élection, le chemin est engagé. C’est la différence entre le débat d’idées et le choc des personnalités. Mais surtout c’est la différence entre les campagnes d’adhésion et les campagnes négatives. Les premières s’alimentent de projets. Les secondes se nourrissent des rejets. Sur ce chemin, les législatives 2024 constituent en France une étape importante. Si le débat politique ne se détend pas, les municipales seront violentes à leur tour.
Denis Bonzy