Vencorex (Isère) : les dangers de l'internationalisation des capitaux
Le Pont de Claix au sud de l'agglomération grenobloise et la chimie : c'est une longue histoire. Progil a été pendant des décennies le 1 er employeur du sud de l'agglomération grenobloise et de très loin. Progil a pu représenter en emplois locaux directs et indirects près de 3 000 emplois. Dans un nombre très élevé de familles du sud de l'agglomération grenobloise, l'employeur Progil faisait partie du quotidien. A cette époque, la famille Gillet (Lyon) était l'actionnaire historique.
Puis au début des années 70, elle a cédé à Rhône Poulenc. Puis les restructurations ont accéléré. Aujourd'hui Vencorex Pont de Claix est une filiale d'un actionnaire ... thaïlandais.
Aujourd'hui, il faut se faire à l'idée que les 121 hectares de la plateforme chimique sont à l'aube d'une possible fermeture. Il reste 600 emplois sur les 3 000 initiaux. Et l'actionnaire principal est loin des considérations régionales. La mondialisation a frappé. Un pan important de l'histoire industrielle du sud de l'agglomération grenobloise a échappé à une décision nationale. Une réalité triste à considérer.
C'est une réalité qui concerne un nombre très élevé d'usines. L'internationalisation des capitaux s'est accélérée ces dernières années avec la participation de fonds d'investissements qui cherchent des retours très élevés et rapides sur leurs placements. Un moyen pour obtenir ces retours rapides sur investissements c'est de localiser des sites de productions dans des territoires à la main d'oeuvre à bas coût et avec des normes environnementales moins exigeantes. Une compétition très déloyale est ainsi engagée pénalisant des territoires aux contraintes plus lourdes.