Et si le vainqueur (Trump ou Harris) était connu en ... décembre 2024
Comment des démocraties occidentales ont-elles pu accepter de désacraliser le vote à ce point ?
7 novembre 2000 l'élection de George W Bush face à Al Gore débouche sur une confusion absolue.
Le scrutin en Floride s'avère décisif. George W Bush n'a que quelques centaines de voix d'avance. La Cour suprême de Floride décide le recomptage. La Cour suprême fédérale par sa décision du 12 décembre 2000 annule cette faculté de recomptage. George W Bush est donc désigné en décembre 2000 Président des États-Unis.
Tout le processus électoral américain comprend des maillons faibles de notoriété publique. C'est le cas tout particulièrement des urnes itinérantes qui ont donné lieu à des problèmes majeurs dès à présent car plusieurs d'entre elles ont été incendiées. Or l'urbanisme américain est très clivant sur les catégories sociologiques. Si bien qu'une urne est "typée" politiquement en faveur de tel ou tel candidat. La destruction des votes n'est donc pas sans impact.
Le dispositif électronique pose des questions majeures. Ce dispositif a d'ailleurs donné lieu à une série TV très populaire aux Etats-Unis (Scandal), le président Fitz Grant étant élu suite à une manœuvre sur le logiciel de comptages.
La France avec la récente série TV ("dans l'ombre") inspirée par l'ouvrage de d'Edouard Philippe et de Gilles Boyer a d'ailleurs repris ce dispositif comme trame d'un scénario fiction.
Il y a également dans de très nombreuses Communes des doutes sérieux sur les le respect des capacités légales de certains électeurs à être inscrits sur les listes électorales. En effet la loi en France précise les conditions à remplir pour être inscrit sur une liste électorale et donc pour participer à un scrutin.
Une erreur de 17 à 20% est considérée officiellement par des services préfectoraux comme étant une moyenne acceptable.
C'est dire qu'il peut y avoir 1 électeur sur 5 inscrit sans remplir les conditions légales de participation à un scrutin...
Et pour autant toute cette accumulation de défaillances manifestes semble aujourd'hui tolérée comme naturelle. Les démocraties occidentales ont vu des moyens privés gagner en efficacité notamment par l'informatique et pour autant en en matière de processus électoral la situation avec autant de maillons faibles semble admise.
Qui a intérêt à ce qu'il en soit ainsi ? Pourquoi cette tolérance ? Ce sont des questions de fond qui mériteraient un examen bien plus approfondi.
Il y a même un paradoxe rarement levé. Des infractions posent problèmes si l'élection est serrée. Mais si l'élection n'est pas serrée, l'écart semble purger l'existence des infractions. Cette logique est même la base de la jurisprudence du droit électoral en France comme si une prime à l'irrégularité massive pouvait être consacrée alors que la morale voudrait que la reconnaissance d'infractions annule mécaniquement un score électoral.
Un constat qui désacralise dangereusement le vote. 20 plus tard, l'élection américaine va peut-être faire revivre des scènes irréelles ?