Et si Donald Trump réussissait ...

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Son élection devait être impossible. Certains même imaginaient qu'il ne pourrait pas candidater tant la justice était collée à ses basques. Il a candidaté. Il a gagné. Il a gagné magistralement au point que les autorités du Parti Démocrate sont KO. Pas le moindre espace pour douter ou faire douter de sa victoire. Pour autant, même ceux qui ont accompagné tous ces impossibles balayés aujourd'hui par la réalité des faits ne s'ouvrent pas à une nouvelle question : et si Donald Trump réussissait ?

Contrairement à de nombreuses déclarations en France, les Républicains américains ont de très sérieuses officines pour préparer des programmes et des talents. Des Instituts au sein desquels se retrouvent tout particulièrement des universitaires, des entrepreneurs et des fonctionnaires pour évaluer les actions possibles, souhaitables.

La démocratie Américaine a parfois des penchants populistes. D’autres certains domaines, elle est pourtant un lieu d’excellence. C’est le pays qui compte le plus d’universitaires brillants consacrant leurs talents à examiner les enjeux de chaque géographie de la planète comme des enjeux intérieurs.

Prenons l'exemple des relations internationales, là où les néo-conservateurs sont les plus productifs. Des universitaires constituent une sorte de «shadow cabinet» permanent pour les républicains. Ils reprochent aux Démocrates une vision erronée des relations internationales manquant de réalisme dans les rapports de forces permanents. L’angélisme de Carter est leur reproche fondamental. Cette mention évoque les images terribles de l’opération «Blue Light» du 24 avril 1980 destinée à libérer des otages, échouant lamentablement dans le désert à Tabas, devenant le symbole d’une Amérique humiliée. Jamais depuis le Vietnam, l’opinion Américaine n’avait vécu un tel choc. Biden a connu ce problème en Afghanistan.

Leurs valeurs sont simples. Il s'agit d'une approche basée sur le rapport de forces. Ses critères sont simples.

Il ne s’agit pas de parler de dissuasion mais de victoire.

Il ne s’agit pas d’évoquer une quelconque parité mais d’établir la supériorité Américaine.

Il ne s’agit pas de laisser place à une riposte mais à l’action offensive.

Toute autre approche est tournée en dérision car trop éloignée des dures réalités des relations internationales.

La force de cette approche date du début des années 80. Les républicains ont perdu de la superbe. Les démocrates ont beaucoup recruté parmi les professeurs d’Harvard. John Kennedy a McGeorge Bundy. Jimmy Carter a Zbigniew Brzezinski qui a débuté à Harvard.

L’Institut Hoover a été fondé en 1919 par Herbert Hoover. Installé sur le campus de Stanford, l’Institut avait tissé des liens étroits entre 1967 et 1975 avec un Gouverneur de Californie, Ronald Reagan. Lorsqu’il est élu Président le le 5 novembre 1980, l’Institut gagne la reconnaissance dans la qualité de ses analyses qui ont inspiré le candidat et qui vont guider le Président.

Dans son équipe, les membres de l’Institut sont aux postes clefs. Glenn Campbell, alors Directeur de l’Institut, cumule de nombreuses fonctions officielles. Au sein du Comité des Relations Internationales, les membres de l’Institut vont compter 25 % des effectifs. Du jamais vu.

Les années Reagan vont d’abord être celles de la renaissance de la vitalité Américaine et celles conduisant à l’effondrement du communisme.

Avec un tel bilan, les analyses se sont imposées y compris du côté des démocrates qui reprennent les diagnostics mais modifient seulement quelques aspects thérapeutiques.

Sur le plan intérieur, des analyses très fouillées sont également intervenues. L'objectif c'est d'aller vite. Le choc repose sur la rapidité au moins autant que dans le contenu.



Pour Trump, dans les deux premières années, réussir cela signifie quoi ? Essentiellement quatre résultats : 1) désengorger la bureaucratie fédérale pour rendre du pouvoir d'achat et de l'initiative. 2) Contrôler les flux migratoires pour rendre de la sécurité. 3) Restaurer une souveraineté économique créatrice d'emploi et de puissance. 4) Et ces priorités mises en oeuvre avec succès dans un calendrier rapide. Certes, à ces priorités s'ajoutent d'autres actions : RFK Jr et les groupes pharmaceutiques, publier des listes hier tenues secrètes ... Mais les 4 principaux résultats attendus sont là.

Chaque priorité heurte des pensées occidentales. Quelles conséquences si Trump réussissait ? La porte des possibles s'ouvrirait alors aussi dans de nombreuses autres démocraties occidentales aujourd'hui fermées à de telles remises en question. La gouvernance Trump va impacter bien au-delà des seuls Etats-Unis.

  • Publié le 25 novembre 2024

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