Cash Investigation et le dossier Bernard Arnault
Cash Investigation ou le récit militant choisi à tort par le secteur public France 2 : à grands renforts de pub, l'émission de demain est présentée comme la révélation des aides de l'Etat à LVMH. Le récit repose sur un non sens total. 1) Est-ce que LVMH a reçu des aides de l'Etat ? Réponse : OUI. C'est établi depuis le début (voir livre Enquête sur l'affaire Boussac - 1985 : tout est décrit avec même les copies de protocoles d'accords). Mais pourquoi Bernard Arnault n'aurait-il pas sollicité une aide de l'Etat pour reprendre le groupe Boussac après la défaillance des frères Willot ? La question n'est pas sur celui qui reçoit mais elle doit être sur celui qui donne surtout quand c'est avec l'argent des contribuables. Par conséquent, le véritable sujet c'est Laurent Fabius alors Premier Ministre.
2) Cet argent public a-t-il été une "opération exceptionnelle" ? Réponse : NON. Regardons actuellement les demandes pour Vencorex, Teisseire, régime particulier des Scop ... : le recours à de l'argent public est en France dans toutes les interventions.
3) La vraie question : l'argent public a-t-il été "rentabilisé" dans le dossier LVMH ? Réponse : OUI compte tenu du nombre d'emplois et du retour via les impôts.
4) Les vraies questions : l'Etat actionnaire fonctionne-t-il avec succès ? Réponse : NON. La caricature : le pôle sidérurgique dans les années 80 : Usinor, Sacilor ... Seconde vraie question de fond dans le dossier LVMH lors de sa création : les passerelles immédiates entre des hauts fonctionnaires en charge d'un dossier et le secteur privé. Troisième vraie question : le suivi du plan de reprise : que se passe-t-il en cas d'irrespect ?
A la création de son empire, Bernard Arnault n'a bénéficié d'aucun traitement exclusif. Laurent Fabius a perfusé cette reprise comme dans tant d'autres cas. Le seul régime qui n'a pas été tenté en France sous la V ème République c'est le libéralisme. Quand l'Etat s'occupe de l'économie, cela se termine très souvent dans la catastrophe. LVMH sous cet angle est une exception positive.