John McCain poussé par la situation du Pakistan
John McCain sera-t-il le premier bénéficiaire d'un rebond lié à la situation internationale ? C'est probable.
La situation du Pakistan modifie la donne des premières primaires américaines en restaurant le profil de "Chef d'Etat".
Cette situation montre le danger toujours présent de l'islamisme intégriste, pousse une analyse proche de celle des néo-conservateurs et surtout rappelle que le Président des Etats Unis est d'abord le "premier voire le seul gendarme du monde".
McCain et Hillary Clinton seraient les deux premiers bénéficiaires de cette nouvelle circonstance.
Pour John McCain, la course à l'investiture républicaine pour la présidentielle a débuté en ... 1999.
Le Sénateur de l'Arizona, avec sa très élégante épouse Cindy, s'engage alors dans les primaires qui comptent un autre participant redoutable, GW Bush.
Mc Cain a des atouts importants. Fils d'amiral, petit-fils d'amiral, en 1967, il est pilote d'un avion qui est abattu au-dessus d'Hanoï.
Il s'éjecte et se retrouve au sol dans un lac avec une jambe et deux bras cassés. Il est conduit à la prison de Hoa La. L'objectif des nord-vietnamiens est simple. Ils veulent obtenir du fils du Commandant en Chef des Forces du Pacifique qu'il signe son autocritique en se désignant " criminel de guerre ". Il refuse et endure 26 mois de confinement solitaire.
Plusieurs mois plus tard, il ne pèse que 45 kilos et les nord-vietnamiens lui proposent alors une libération anticipée. Il refuse et ne sera libéré qu'en 1973.
En 1999, bon nombre d'observateurs sont convaincus qu'avec un tel cursus, John McCain ne fera qu'une bouchée du " fiston du Président Bush " casé lui dans la garde nationale du Texas.
Mais si l'élection présidentielle américaine est faite d'histoires qui dénotent un destin, elle demeure d'abord une redoutable machine financière. Au moment où les finances de GW Bush étaient les plus faibles et celles de McCain les plus fortes, McCain n'a compté qu'un petit tiers des moyens financiers de GW Bush...
Si John McCain a le profil du héros, GW Bush a les moyens financiers historiquement les plus élevés de l'histoire d'un candidat à des primaires. Après quelques embellies électorales dans des Etats au nombre faible de délégués à l'exemple du New Hampshire où McCain devance GW Bush de 18 points, la force de l'argent emporte tout sur son passage. GW Bush est désigné par le Parti Républicain.
Pour John McCain, un nouveau combat débute, celui du rebelle voire Don Quichotte.
Ses combats sont alors nombreux même s'ils sont tous voués à l'échec :
* il veut revoir les conditions de financement des campagnes électorales pour établir un plafond,
* il entend modifier les conditions de fonctionnement des lobbyistes à Washington,
*il prend la défense des Indiens et refuse de partir en croisade contre les homosexuels ou contre l'avortement,
?
Bref pendant beaucoup d'années, il parle dans le désert. Il apparaît comme un insurgé sans argent qui s'attaque aux pouvoirs de Washington et aux méthodes de son parti. Bon nombre lui prédisent alors une marginalisation implacable.
Il s'est rapproché de Bush et a perdu une partie de son "originalité".
Son abandon lors des présentes primaires a été annoncé car ses caisses sont vides.
A Noël, il a rappelé son histoire personnelle et a bénéficié d'un premier rebond. Quelques jours plus tard, le crime contre Bhutto montre à l'opinion une planète toujours prête à exploser. McCain a le profil rassurant.
Il peut vivre un "come back" historique en Iowa.