John McCain victime emblématique des "oppo research"
John McCain es tl'illustration de la part de plus en plus grand eprise par la fonctiond 'oppo research dans les campagnes américaines.
McCain aurait entretenu une liaison amoureuse de surcroît avec une lobbyiste, profession qu'il pourfend dans des discours officiels. Hier John Edwards était supposé avoir entretenu une liaison analogue dans d'autres circonstances. Le tour d'Obama et d'Hillary Clinton ne devrait plus tarder?
Derrière toutes ces révélations, il y a une technique dite : "opposition research".
Une fonction nouvelle à part entière qui est officiellement appelée " opposition research ", " oppo " dans le jargon quotidien.
Cette fonction consiste à passer au microscope tout ce qui pourrait nuire au concurrent dans sa vie.
Tous les magazines, journaux, votes sont épluchés pour détecter les failles de l'adversaire, ses points manifestement faibles. Bien davantage, aucun point fort n'est désormais reconnu comme insurmontable ou incontestable.
Selon certaines sources dignes de confiance, 40 personnes auraient travaillé dans une cellule de ce type pour chaque candidat à la dernière élection présidentielle américaine. Puis, toutes les informations sont intégrées sur ordinateur.
Le RNC ( Republican National Committee ) a même organisé un service interne de logistique qui couvre en permanence les principaux démocrates. Tout est classé par thème. Vous appuyez sur un mot et toutes les déclarations sortent avec leurs contradictions, leurs excès, les votes?
Cette méthode a pris une telle importance que désormais 1er service des "oppo" consiste à fouiller dans le passé de leur propre candidat pour identifier ses points faibles afin de prévenir et de s'organiser en conséquence. Ils effectuent ce travail avant même de s'occuper des candidats concurrents.
Les campagnes électorales deviennent des vrais lieux de guerre avec pour objectif quasi-déclaré : la destruction pure et simple de l'adversaire. Cette "technique" connaît un développement accéléré avec la place désormais prise par internet. Le circuit entre l'émetteur et le récepteur est tellement court que de telles " révélations " n'ont plus à être filtrées par un intermédiaire extérieur comme un journal. L'informatique offre des possibilités de stockage et de croisement d'informations qui démultiplient les possibilités d'un telle approche.
Lors de l'élection présidentielle de 1990, chaque membre influent de l'état-major de campagne de Bill Clinton avait sur ordinateur une documentation classée par thème relative au Président sortant : promesses non tenues, financiers des campagnes, votes ? Tout était ainsi réuni pour répondre sur l'instant à une initiative de leur concurrent.
Cette approche rencontre une conjoncture d'autant plus porteuse que les programmes politiques ont perdu de leur importance.
L'enjeu n'est plus d'analyser un programme mais de mieux connaître une personnalité, son histoire, son tempérament.
L'enjeu n'est plus de croire dans l'opposition entre un candidat honnête et un opposant malhonnête. La malhonnêteté est partagée. Ce qui l'est moins c'est d'établir le degré de gravité.
Cette approche n'est pas limitée aux USA. Le 1er leader européen a avoir repris cette organisation a été Tony Blair lors de l'élection de mai 1997. Au 1er étage de la Millbank Tower, une tour défraîchie au bord de la Tamise, il a installé le modèle " Excalibur ".
Ce modèle comprenait un programme "rapid rebuttal " ( riposte rapide ) très directement inspiré des techniques de la " war room " de Bill Clinton. En 30 minutes, ce programme informatique mettait en évidence toutes les contradictions d'un concurrent, ses votes défaillants?
Les prochaines campagnes électorales françaises devraient connaître l'institutionnalisation d'une telle approche.