Barack Obama lance toutes ses forces dans la bataille de la primaire de Pennsylvanie
Barack Obama est à une semaine d'une épreuve de vérité qui est un tournant, peut-être même le tournant décisif de la primaire démocrate 2008.
Ces derniers jours, Barack Obama mène dans l'Etat de Pennsylvanie l'une des plus grosses campagnes de spots TV jamais connues.
L'enjeu est simple : obtenir la victoire encore impensable il y a un seul mois mais qui désormais paraît à portée de main.
Jusqu'au début du mois de mars 2008, la victoire d'Hillary Clinton dans l'Etat de Pennsylvanie était "acquise" avec un écart important.
Mais début mars 2008, l'ambiance a tourné. Les militants démocrates ont pris conscience que le duel Obama / Clinton pouvait conduire le candidat démocrate à la défaite. Trois raisons ont contribué à cette prise de conscience. Tout d'abord, les sondages sur la finale ont donné des signes très encourageants pour McCain. Si ces résultats ont été prometteurs pour le candidat Républicain c'est que le duel devenait tellement rugueux qu'il conduisait à une hémorragie dans les reports ultérieurs à hauteur de plus de 20 % ; ce qui est du jamais vu. Cette seconde raison changeait totalement la donne du résultat final.
Enfin, troisième raison, chaque candidat démocrate puisait excessivement dans sa trésorerie pour gagner l'investiture et risquait de payer lourdement cette hiérarchie des objectifs dans la dernière ligne droite avant novembre 2008.
Les voix se sont alors élevées pour appeler à la raison. Il ne pouvait être question d'aller jusqu'à l'affrontement lors d'une convention fratricide.
Dans ce contexte, la primaire démocrate de Pennsylvanie a pris une dimension particulière. Si Obama devenait capable de battre Hillary Clinton sur son terrain le plus favorable ; c'est qu'il serait imbattable sur d'autres terrains plus porteurs pour lui.
C'est dans cette succession de constats que la primaire de Pennsylvanie du 22 avril 2008 a pris une portée fédérale.
Les enquêtes intervenues depuis la mi-mars 2008 ont montré un écart de plus en plus serré au point même d'ouvrir à certains Instituts la voie d'une annonce de la victoire d'Obama.
Le camp d'Obama a alors "fait monter les enchères". Pour rallier les militants démocrates inquiets face aux effets du duel interminable, Obama a laissé entendre que sa victoire en Pennsylvanie emporterait l'obligation pour Hillary Clinton de se retirer.
C'est pourquoi, cet Etat et cette primaire donnent désormais lieu à l'une des plus grosses batailles de communication. Lorsque les chiffres sur le nombre et le montant des ads (publicités TV payantes) sera communiqué, chacun prendra la juste portée d'une bataille hors du commun.
L'écart moyen est désormais de 5 à 7 points en faveur d'Hillary Clinton là où il était par le passé de plus du double.
Est-il possible d'aller jusqu'à l'inversion si espérée par le camp Obama ?
La réponse réside dans l'impact de la notion de vote utile dans le camp démocrate. Les deux blocs électoraux sont aujourd'hui constitués de façon d'ailleurs très homogènes au niveau des profils de supporters de chaque candidat. En dehors de ce réflexe de vote utile, il n'y a pas de facteur de nature à faire bouger les lignes entre ces blocs électoraux.
Même en tête dans les sondages, Hillary Clinton a opté pour la tactique du challenger qui pilonne son concurrent. Elle attend le faux pas qui permettrait de changer la donne. Mais le faux pas ne vient pas. Hillary Clinton a donc tenter de le créer dernièrement à partir d'une déclaration radio d'Obama sur l'amertume des salariés de Pennsylvanie lui permettant, à ses yeux, de lancer une attaque sur l'élitisme d'Obama. Mais cette attaque ne produit pas les effets attendus. Bien davantage, pour effacer toute prise, Obama a corrigé sa déclaration lors d'une réunion dans l'Indiana (primaire du 6 mai).
La prochaine semaine s'annonce donc très sportive dans l'attente d'une primaire qui pourrait conclure le processus de sélection du candidat démocrate.