Bernard Tapie se fait regretter
Les mots "pouvoir et politique" vont-ils encore ensemble ? C'est une image très fade de la représentation nationale qui a été donnée hier lors de l'audition de Bernard Tapie. On était loin des déclarations de la commission d'Outreau qui donnaient au moins le sentiment de faire avancer les choses avant d'ailleurs d'être classées sans la moindre suite concrète.
C'est une triste opinion que celle qui accepte de croire sans chercher à comprendre.
En réalité, il ne devrait pas y avoir "d'affaire Tapie". Le seul dossier qui compte est celui de l'examen du devoir de loyauté que le banquier doit à tout client.
Le Crédit Lyonnais a-t-il respecté ou pas son devoir de loyauté ?
Si la réponse est oui, et alors seulement, cette réponse ouvre une éventuelle "affaire Tapie".
Si le banquier a violé son devoir de loyauté, alors l'affaire est d'abord celle du banquier.
Loin de respecter un tel ordre logique, le Parlement a choisi de "débuter par la fin".
Et là le choc des images fut terrible entre d'un côté le charisme d'un leader et d'un autre la timidité de représentants d'une "autre division".
D'un coup, le raccourci devenait saisissant entre la génération 90 et la génération 2000.
Où étaient passés non seulement Philippe Seguin mais aussi Alain Madelin, Michèle Barzach, Michel Noir ...
La décennie 90 a décapité une génération et le renouvellement n'est pas intervenu.
Ce choc a montré la paupérisation de la classe politique Française. Deux présidentiables en principe (Bayrou et Hollande) paraissaient écrasés par Tapie.
Dans de telles circonstances, les gagnants ont été les absents qui ont au moins pu sauver ... l'illusion.