Ségolène Royal a bien "annoncé" en 2006 la campagne de Barack Obama
En 2006, la leader socialiste a conceptualisé puis organisé une logique de campagne marquée par une conception relationnelle nouvelle qui annonçait la campagne 2008 de Barack Obama. Les parallèles sont techniquement certains.
5 tendances nouvelles durables se profilaient en matière de communication. Elles sont désormais installées :
1) Nous passons de la "high tech" à la "high com". Nous passons de l'ère technologique à l'ère communicante.
2) Cette nouvelle ère sera relationnelle. La communication réussie fait participer et adhérer.
3) Cette stratégie relationnelle doit être une pensée active. Cette formule montre le nouvel équilibre qu'il faut créer. Il s'agit d'exprimer une aspiration mais de l'ancrer dans la mobilisation de chacun pour qu'elle devienne un objet de "mission collective".
4) Parce qu'elle est d'abord action, cette stratégie relationnelle doit être en prise directe avec "les gens". Cette relation impliquante, vivante devient alors réalité.
5) Cette stratégie relationnelle doit viser le dépassement pour satisfaire une nouvelle soif d'idéal. La crise actuelle a renforcé cette attente ancienne. Elle est certes financière, économique, sociale, voire même politique. Mais au-delà, elle est psychologique et matérielle. Elle est matérielle parce que l'immensité des défis montre qu'il n'est plus question de vivre mais de veiller à survivre. Elle est psychologique car il s'agit de définir une nouvelle morale de l'efficacité. Les idéologies semblent ne plus rien avoir à dire. Les partis politiques sont à la traîne. Qui va contribuer à définir une société qui va redevenir vivable ? C'est la question posée.
Dans cette redéfinition, il faut alors permettre à chacun de participer activement tout en respectant les droits à l'individualité.
Le micro a changé de main. Les caméras se sont retournées. La parole est désormais dans l'opinion, dans la salle, sur Internet...
Le fameux slogan "nous, c'est vous" est plus pertinent que jamais. Il s'agit d'intégrer que ce sont les citoyens qui font "la pub du candidat".
Ségolène Royal, avec sa campagne 2006, est la première à avoir emprunté une telle logique, une telle méthode.
Une fois désignée par le PS, elle a troublé sa consistance comme cette méthode. Mais techniquement, dans la comparaison entre les campagnes modernes, force est de constater que c'est la campagne récente qui présente le rapport le plus étroit avec la méthode mise en oeuvre par le candidat démocrate en 2008.
Sa récente organisation scénique à Strasbourg est une autre illustration de ce lien particulier entre les démarches de ces deux leaders qui partagent manifestement les mêmes analyses sur les besoins profonds des opinions modernes.