Sarah Palin en phénomène de librairie

  • Sarah Palin
  • John Thune

Sarah Palin s'installe en tête des ventes de librairie pour les nouveautés.

500 000 exemplaires vendus en une semaine, c'est un chiffre fort.

Pour rappel, dans la première semaine, Obama avait vendu 67 000 exemplaires. Seul Bill Clinton avait vendu plus que Sarah Palin dès la première semaine.

Avec ce chiffre, Palin devance Stephen King ...et s'installe en tête des nouveautés.

Il existe un clivage réel entre les Républicains et les Démocrates.

Les Républicains attendent un leader fort. Leur principal critère est l'examen de la force morale de son tempérament.

Pour les Démocrates, c'est la capacité de jugement qui compte.

La sécurité nationale est la première priorité pour les Républicains tandis qu'elle est largement devancée par l'économie pour les Démocrates. Pour ces derniers, les questions sociales arrivent même devant la sécurité nationale.

Au-delà de ces caractéristiques structurelles, ces deux électorats partagent au moins un point commun : l'électeur Américain ne vote pas quand il ne connaît pas le candidat.

Ces données portaient en elles les scores des primaires 2008 dès l'instant que les candidats ne s'attaquaient pas à la modification de certains traits de leur image de marque.

Giuliani rassurait sur la question de sécurité mais son tempérament apparaissait trop "libéral".

Huckabee n'était pas assez connu.

Mitt Romney, en dépit d'efforts considérables, en janvier 2008, n'était toujours pas connu par 40 % des Américains.

Par conséquent, en 2008, seul McCain réunissait les trois données majeures chez les Républicains : être connu, être doté d'un tempérament fort, rassurer en matière de sécurité.

Pour tirer les leçons de la présidentielle 2008, le nouveau leader du Parti Républicain doit probablement travailler dans quatre directions :
- mener très tôt la conquête de notoriété fédérale, ce qui n'est pas une mince affaire. Sur ce point Sarah Palin est dotée d'une avance manifeste,
- gagner la bataille de l'image de marque en établissant son autonomie par rapport aux " années Bush " qui ne sont pas prêtes d'être revalorisées, loin s'en faut,
- s'appuyer sur une nouvelle génération de candidats républicains qui sont autant de relais efficaces dans chacun des Etats,
- mais surtout, aller chasser sur les terres des démocrates en matière sociale.

La reconquête du pouvoir par un candidat Républicain performant passe donc par deux défis qui doivent être conduits en même temps :
- une personnalité charismatique connue,
- un nouveau fonds conceptuel qui permette d'aller chercher des voix au centre dans la dernière ligne droite de l'élection fédérale.

Les élections dites du mid term en 2010 seront un véritable "tour de chauffe". L'examen des positionnements des leaders les plus demandés permettra de déceler la capacité de l'un d'entre eux à avoir mené cette conversion.

Sarah Palin a manifestement du charisme mais elle peine sur le volet conceptuel. Son récent succès de librairie ne change pas ce déficit important.

  • Publié le 26 novembre 2009

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