Le duel Barack Obama contre John Thune commence
La logique de l'année 2010 pour les Républicains consiste à filtrer les candidats avant le lancement des comités officiels début 2011 pour la présidentielle 2012. Pour l'instant, John Thune est manifestement à la hausse.
Les élections du mid term marquent toujours un temps fort.
Elles sont un double défi qui conditionne directement le lancement de la campagne électorale pour le prochain scrutin présidentiel.
Le 1er défi est pour le pouvoir en place. Le Président en exercice possède un appareil électoral en parfait état de marche. Il est alors particulièrement rodé puisqu'il a connu une échéance électorale 2008 particulièrement efficace. Ces élections sont pour lui l'occasion de prouver la confiance populaire qui est la sienne dans le pays.
Le second défi est pour ses opposants. Ils doivent créer un nouvel outil pour une campagne nationale en subissant les incontournables luttes internes pour le prochain leadership sur le parti.
Ce sont donc deux organisations diamétralement opposées qui s'affrontent.
D'un côté, l'organisation électorale du pouvoir présidentiel qui repose sur une autorité claire. D'un autre côté, l'organisation des opposants qui, par définition, est bâtie sur autant d'organisations que de courants qui peuvent traverser le parti. Il y a souvent des organisations nouvelles en phase de rodage qui tentent de multiplier les relations directes avec les candidats pour tisser un réseau ponctuel de solidarités susceptibles d'être capitalisées lors des prochaines primaires pour les présidentielles.
Dans ce contexte permanent, les élections du mid term en 2010 vont connaître deux caractéristiques nouvelles.
D'une part, elles permettront de tester le socle de la confiance présidentielle.
D'autre part, elles testeront les challengers républicains pour 2012.
Cette période est déterminante. Un ancien candidat à l'élection présidentielle américaine a dressé le portrait du "bon candidat" dans ces termes :
" pour devenir Président des USA, il faut le vouloir plus que tout au monde. Il faut avoir la foi d'un martyr, la détermination d'un coureur de marathon, la résistance d'un boxeur, la précision d'un chirurgien et la force de caractère d'un commando de guérilla".
Pour le Parti Républicain, il va falloir dépasser le simple referendum sur la politique présidentielle.
Le Parti Républicain doit assurer une double réconciliation :
- d'une part, garder tous ses courants sans que leurs divergences ne conduisent à l'implosion,
- d'autre part, les rapprocher des vagues de fond de l'opinion publique.
C'est une tâche difficile.
Aujourd'hui, aucun leader ne s'est dégagé. Ce sont des conditions qui vont permettre de vivre des élections sur le referendum sur la politique présidentielle sans s'exposer à un duel prématuré de leaders.
Si ce referendum tourne très à l'avantage du Parti Républicain, deux conséquences pratiques en résulteront :
- d'une part, le renforcement des oppositions dans les procédures parlementaires,
- d'autre part, l'accélération du démarrage de la présidentielle pour les challengers 2012.
S'agissant des challengers, l'examen des demandes d'interventions comme les audiences lors desdites interventions vont constituer un premier classement. La bataille semble engagée entre Palin, Romney, Cantor et Thune.
Ces deux derniers sont en phase d'émergence. Mais surtout, ils incarnent une course au centre qui sera le véritable choix stratégique pour 2012. Dès janvier 2011, les comités officiels devraient être lancés.
Pour l'instant, John Thune est à la hausse.