François Bayrou et la nouvelle contre-culture
François Bayrou pense que le rejet de l'establishment va ouvrir une contre-culture avec le retour en force de valeurs de classes moyennes qui correspondent à ses atouts.
La droite sarkoziste semble épuisée. La crise économique est l'une des explications pour expliquer ce retournement.
L'énergie réformatrice était supportable tant que la prospérité en absorbait les inconvénients. Mais dans un jeu à somme négative, chaque intervention réelle ou supposée donne prise à une interprétation matérialiste qui irrite.
Dans le même temps, il n'y a plus de réponse concrète aux préoccupations matérielles et morales qui hantent la société Française.
Il y a même une résurgence de la notion de classe avec des membres qui partagent les mêmes valeurs, les mêmes buts, qui vivent de la même manière.
Une classe qui appelle la naissance d'une contre-culture.
Cette contre-culture se construit progressivement autour de "nouvelles règles" dont la méfiance vis-à-vis des "hyper-pouvoirs", le respect de valeurs de classe moyenne (discrétion, labeur, économie ââ¬Â¦).
Ce qui l'inquiète c'est la balkanisation de cette offre. Le débat sur l'indépendance des médias l'a démontré : comment garder une longueur d'avance et une tonalité innovante ?
Qui sera capable de passer de la dissidence individuelle à la création d'un courant central ?
Ce courant central peut-il remettre en question les fondamentaux de la division droite / gauche ?
Si ces fondamentaux sont remis en question, et seulement à cette étape, un espace pour la qualification pour le second tour s'ouvrira avec facilité.
Tant que cet espace n'est pas né, il est à craindre que le réflexe du vote utile (faire et accompagner la victoire) leste les meilleures bonnes volontés.
Toutes ces questions et ces constats montrent que la présidentielle 2012 est entrée en phase de transition.