Scott Brown et la nouvelle Amérique
Scott Brown devient une figure emblématique de la "nouvelle Amérique" marquant le retour des classes moyennes dans le giron d'un nouveau parti républicain.
Un nouveau populisme Américain trouve ses figures emblématiques :
1) Scott Brown : avant son élection, il a réussi un exploit : l'objectif : récolter un demi-million de dollars en 24 heures, par l'entremise de l'internet, en faisant appel aux militants conservateurs d'un bout à l'autre des États-Unis. 48 heures plus tard, il avait amassé 1,5 million de dollars.
Cette récolte en disait long sur le dynamisme des militants conservateurs, et tout particulièrement de ceux qui se réclament du mouvement Tea Party.
Né en février 2009 durant les débats sur les plans de relance économique et de sauvetage des banques, ce mouvement s'oppose avec vigueur à la dérive "socialiste" de l'administration démocrate, tout en dénonçant les républicains modérés.
Son nom fait référence à une étape charnière de la révolution américaine - le Boston Tea Party de 1773 - et ses méthodes font penser à celles que les organisations pro-Obama ont utilisées pendant la campagne présidentielle de 2008.
2) Marco Rubio : même démarche que Scott Brown, il est en passe de faire la surprise en Floride en battant Charlie Crist, longtemps donné comme présidentiable au sein même du Parti républicain.
3) Sarah Palin : elle incarne avec confiance les valeurs classiques de l'Amérique profonde :
- Tout d'abord, c'est l'affirmation de l'indépendance, des valeurs de rêve de l'ouest, du sud-ouest contre la domination de la côte est. Cette logique est celle de la défense militante contre l'intervention gouvernementale, contre la permissivité, pour la famille.
- Ensuite, c'est l'affirmation d'un unilatéralisme dans les relations internationales. C'est la logique de Reagan, défenseur inflexible de la fierté et de la puissance dans des clichés dignes de Rambo.
- Enfin, le dernier aspect concerne la dimension religieuse. C'est une approche qui se soucie moins des fautes de comportements individuels que des déviations théoriques ou doctrinales. Ce volet, paradoxal, explique d'ailleurs la compréhension qui a entouré certains reproches à l'endroit de Sarah Palin.
Dans ce contexte, la puissance retrouvée grâce à Reagan ne doit pas être menacée par une " nouvelle innocence " irresponsable incarnée par Barack Obama.
Cette représentation du monde repose sur des repères simples et manichéens :
- les ennemis sont diaboliques,
- les alliés sont ingrats et fragiles,
- les Etats-Unis ne peuvent compter donc que sur eux-mêmes.
C'est dans cet univers de fantasmes et d'images d'Epinal que le leader doit incarner le roc.
Sa vie a dû lui donner une force psychologique qui inspire confiance.
Son tempérament remplace toute stratégie militaire, économique ou diplomatique.
Les Américains sont présentés comme des gens honnêtes, sincères, bien intentionnés, pris dans des pièges diaboliques qu'ils doivent affronter avec courage, détermination et bien sûr avec l'aide du Seigneur qui veille sur eux.
C'est cette "conscience" que doit incarner le locataire du Bureau Ovale.
L'élection présidentielle est la minute de vérité où, après l'examen de conscience qu'est la campagne électorale, le vote est le moment d'écarter la tragédie qui guette grâce à un pays qui, par le bon sens de son peuple et en dépit de la faiblesse des élites, refuse l'aventure pour choisir la pureté morale et la puissance internationale.
Ce qui est sûr c'est qu'actuellement ce populisme a l'enthousiasme des troupes de Barack Obama en 2008.