Barack Obama face au défi de novembre 2010
Barack Obama doit affronter des élections du mid term dans des conditions dangereuses tant que la reprise économique n'est pas installée.
Les élections du mid term marquent toujours un tournant majeur dans la politique des USA.
Elles sont un double défi qui conditionne directement le lancement de la campagne électorale pour le prochain scrutin présidentiel.
Le 1er défi est pour le pouvoir en place. Le Président en exercice possède un appareil électoral en parfait état de marche. Il est alors particulièrement rodé puisqu'il a connu des échéances électorales majeures franchies avec succès. Ces élections sont pour lui l'occasion de prouver la confiance populaire qui est la sienne dans le pays.
Le second défi est pour ses opposants. Ils doivent créer, morceau par morceau, un nouvel outil pour une campagne nationale en subissant les incontournables luttes internes pour le prochain leadership sur le parti.
Ce sont donc deux organisations diamétralement opposées qui s'affrontent.
D'un côté, l'organisation électorale du pouvoir présidentiel qui repose sur une autorité claire. D'un autre côté, l'organisation des opposants qui par définition est bâtie sur autant d'organisations que de courants qui peuvent traverser le parti d'opposition. Il y a souvent des organisations nouvelles en phase de rodage qui tentent de multiplier les relations directes avec les candidats pour tisser un réseau ponctuel de solidarités susceptibles d'être capitalisées lors des prochaines primaires pour les présidentielles.
Dans ce contexte permanent, les prochaines élections du mid terme vont connaître trois caractéristiques nouvelles.
Tout d'abord, la radicalisation des oppositions dans le pays à la sortie de la réforme de la santé.
Ensuite, en raison de l'actuel taux de popularité du Président Obama, le parti démocrate sait qu'il ne bénéficie pas de filet de sécurité. Il lui faut créer de nouveaux points de contacts avec l'opinion publique américaine.
Enfin, le parti républicain n'a pas trouvé encore un leader capable de porter son nouveau message national.
S'il veut gagner, il doit être capable de "retrouver la confiance de l'américain moyen".
C'est cet électorat là également que le parti démocrate doit reconquérir, celui qui n'est ni pauvre, ni noir, ni syndiqué.
Il doit également se demander comment détacher du parti républicain des chrétiens fondamentalistes qui ont le sentiment de constituer une " majorité morale " incontournable.
La base géographique traditionnelle du parti démocrate stagne alors que les secteurs les plus exposés aux idées républicaines ont beaucoup progressé lors de la réforme de la santé.
Ce constat doit conduire le parti démocrate a bâtir une nouvelle base de doctrine qui ne soit plus seulement un terrain d'entente entre des coalitions électorales. Le parti démocrate a enregistré des évolutions électorales inquiétantes pour des Etats indécis pour le scrutin présidentiel 2012.
Le plus surprenant réside dans la rapidité de l'émergence d'une nouvelle génération de candidats républicains à l'exemple de Scott Brown, McDonnell ou Marco Rubio.
Une fois de plus le parti républicain a attesté sa capacité à se renouveler dans des délais particulièrement brefs. Comme il peut compter sur une génération installée toujours très présente à l'exemple de Sarah Palin ou de Mitt Romney, c'est donc un parti challenger particulièrement offensif qui se lance dans les élections du mid term.
Les élections partielles de cet hiver ont été très difficiles pour le parti démocrate.
Il lui importe donc de corriger la tendance. La confirmation de la reprise économique pourrait l'aider de façon significative.