Mark Warner et les défis des "nouveaux démocrates"

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Mark Warner, intervenant vedette de Denver, incarne la génération des "nouveaux démocrates". Une génération qui est secouée par la radicalisation de l'opinion Américaine.

Les résultats du 07 novembre 2006 ont été marquants sur de nombreux points durables.

Parmi ces points figurait l'accès aux responsabilités d'une nouvelle génération d'élus démocrates.

Quels étaient les critères distinctifs des étoiles montantes de cette nouvelle génération d'élus démocrates ?

Leurs représentants emblématiques partageaient quatre caractéristiques majeures.

- Tous leurs discours reposaient sur le retour à la mode de l'espoir. Le cliché est le titre du livre de Barack Obama, succès d'alors, "l'audace de l'espoir, réflexions pour reconquérir le rêve américain".

- Ils n'entraient pas dans les frontières classiques d'opposition entre les Républicains et les Démocrates. Ils revendiquaient la rigueur de gestion. Ils se présentaient comme animés par une forte foi religieuse. Ils sont sortis des chemins classiques des leaders démocrates pour aller chasser sur des thèmes longtemps considérés comme réservés aux Républicains.

- Ils ne sont pas "lisses". Ils ont tous connu des parcours parfois difficiles. Les difficultés sont reconnues, assumées, embellies. Par cette transparence, ils sont perçus comme honnêtes, intègres, frais, neufs. Leurs difficultés montrent qu'ils sont "comme chacun" avec des hauts et des bas.

- Bien davantage, comme s'il avait voulu rompre avec les schémas classiques, l'électorat avait manifestement choisi l'impertinence. Il était alors question de "la génération Tiger Woods". Un noir qui est champion de golf !

Depuis cette époque, trois évolutions profondes sont intervenues.

Tout d'abord, 2008 a été la victoire de cette génération. Depuis cette date, elle est au pouvoir.

Ensuite, une fois au pouvoir, les actes n'ont pas toujours été à la hauteur des espoirs d'alors. Le thème du changement des moeurs de Washington n'a pas donné lieu à des faits marquants.

Enfin, des réformes dont celle de la santé ont renvoyé les Démocrates aux vieux démons des images d'antan : bureaucratie et impôts fédéraux croissants. Si les promesses n'ont pas toujours donné les résultats escomptés, des modifications jugées trop mineures ont parfois démobilisé à l'exemple de la continuité en matière de défense.

Voilà donc un contexte entièrement nouveau qui se dessine au moment où la course pour les élections du mid term de novembre 2010 s'engage pour de bon.

La mode est désormais aux "nouveaux Républicains" : Thune, Cantor, Brown, Rubio ...

Les ex-nouveaux Démocrates tardent à imprimer leur valeur ajoutée. Les uns subissent le procès de "centrisme" à l'exemple de Mark Warner tandis que d'autres sont qualifiés de "socialistes". Dans les deux cas, ce sont des qualificatifs qui pénalisent dans la vie publique Américaine.

Le premier semestre 2010 sera déterminant à ce sujet.

Le focus de l'opinion n'est plus dirigé à destination des "nouveaux Démocrates" mais à destination des "nouveaux Républicains". Ces derniers sont supposés incarner l'opinion profonde de l'Amérique durable.

Pour "reprendre la main", les ex-nouveaux Démocrates doivent régler trois enjeux majeurs :
- la reprise économique,
- la stabilisation des prélèvements obligatoires,
- la réconciliation avec les classes moyennes probablement par le biais de la moralisation de l'industrie financière.

C'est ce dernier volet qui est essentiel : la réconciliation avec les classes moyennes. Elles quittent les Démocrates. Or, ces classes moyennes sont reines. Si elles ne reviennent pas dans le camp démocrate, l'échec en novembre 2010 sera sévère pour la majorité présidentielle. Les "nouveaux Démocrates" auront vécu de 2006 à 2008 seulement.

Les "nouveaux Républicains" sont nés de la radicalisation quand les nouveaux Démocrates étaient nés de la modération. Etonnant zapping de l'opinion ...


  • Publié le 26 avril 2010

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