Brigitte Girardin et les nouvelles racines
La Secrétaire Générale de République Solidaire est face à de très nombreux défis dont un majeur : une minorité militante organisée peut-elle être plus forte qu'une majorité militante désorganisée ?
En moins de 12 mois, cette diplomate a su organiser un Club en force d'opinion efficace.
Sa méthode fut simple :
- mettre en valeur la vision d'un leader, Dominique de Villepin,
- bâtir la proximité grâce à un réseau social conçu comme un véritable espace de liberté complémentaire à un site Internet institutionnel classique,
- dans un cadre marqué par une solidarité exemplaire.
C'est sur le volet du réseau social que Brigitte Girardin et Christophe Carignano ont créé un outil sans précédent dans la vie politique Française : le réseau social a gagné son espace de liberté construisant une relation entre des citoyens dans des conditions d'ouverture permanente à la participation.
Jusqu'alors en France, le réseau social était une annexe du site Internet. Le site Internet restait une vitrine officielle et le réseau social devenait un espace plus global pour accueillir les commentaires.
Avec Villepincom, la culture a changé. Le Réseau Social est devenu le lien de relations directes entre ses membres. Les membres parlent entre eux. Ils se suivent : leurs initiatives, leurs idées, leurs réactions. Ils ne font pas que suivre les actes ou déclarations de leur leader.
C'est la première communauté de ce type en France. Son inspirateur et animateur, Christophe Carignano, a mis en place une force qui n'a pas de concurrent direct à ce jour sur la scène politique Française.
Autour de cette colonne vertébrale atypique, le Mouvement République Solidaire doit désormais affronter un nouveau défi : le rapport de forces avec les partis traditionnels.
D'ordinaire, l'approche est simple : "combien de divisions ?". Et chaque parti fait sa démonstration de muscles en affichant un nombre de militants, d'ailleurs plus ou moins gonflé selon les circonstances.
Un parti politique majoritaire en terme de militants peut-il perdre une campagne face à un parti minoritaire sur ce terrain ?
Au sein de l'UMP et du PS, derrière les fanfaronades de façade, l'inquiétude grandit. Une minorité bien organisée peut maintenant battre une majorité désorganisée du fait notamment de ses divisions. Parce que les nouvelles technologies ont changé les "barrières d'entrée" sur la compétition.
Les partis classiques sont installés dans la bureaucratie. Toutes les dernières "causes" ont été crées et conduites en dehors des circuits classiques "bureaucratiques" : de la nomination de Jean Sarkozy née via Twitter à l'affaire Bettencourt née sur Mediapart.
Le terrain du débat public a changé. C'est la campagne de proximité où chacun s'approprie une cause à l'écart des circuits classiques, la fait naître puis vivre par son réseau et l'impose par effet de nombre aux circuits classiques.
Il reste désormais à République Solidaire à trouver les voies pour continuer sur ce retour aux racines non seulement dans les supports mais aussi dans le contenu. C'est une nouvelle étape qui mérite l'attention car elle est singulière et novatrice.
C'est tout l'enjeu des "nouvelles racines" d'une présidentielle en France.