François Bayrou et l'avenir mystérieux
Le leader du Modem est confronté à choix inédits majeurs.
Il est très difficile d'identifier la marge de manoeuvre actuelle de François Bayrou.
Il y a d'abord des sujets, pourtant majeurs, qui ne sont pas abordés par les médias.
La visite de Nicolas Sarkozy à Bordes, le 22 juin 2010, dépassait et de loin le seul aspect économique de l'usine Turbomeca. Dans les déclarations des deux à cette époque, se retrouve la logique du Miti, devenu Méti, qui correspond à la fonction parfois prêtée au leader du Modem, rêvant d'un grand Ministère économique à la japonaise ...
Ensuite, aucun média n'a exploré sérieusement la situation financière du Modem. Là aussi, selon certains commentaires, les caisses seraient "plus que vides". La conséquence des régionales 2010 doit être considérable avec des dépenses élevées sans le moindre remboursement de l'Etat. La chute des effectifs militants impacte les autres ressources. Il n'y a plus de groupe parlementaire avec le financement d'Etat qui en résulte ...
Bayrou ne part probablement pas de zéro mais de moins combien ?
Enfin, la présidentielle n'est plus à la recherche du "troisième homme" mais du "nouveau candidat". Comment Bayrou pourra-t-il faire neuf à sa troisième présidentielle ?
Les questions posées ci-dessus correspondent à des réalités incontournables.
Qu'il penche du côté de la majorité présidentielle et il la dédouane de "dérives droitières".
Qu'il manifeste son soutien à Dominique de Villepin et il accélère son changement de division électorale.
Qu'il confirme nationalement les ancrages locaux de 2008 et il amplifie la marge de sécurité de la gauche ou la trouble en lui donnant un appoint qui dérange.
Toutes ces questions sont possibles ; ce qui montre l'ampleur du mystère Bayrou. Mais sa dernière force ne réside-t-elle pas justement exclusivement dans cette capacité à interroger et non plus à faire ?