Sarah Palin et les leaders de crise

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La crise est partout. Elle a tout envahi. Elle contamine tout. Elle dynamiste les repères classiques et impose une nouvelle donne.

La vague qui s'annonce est celle des anti-systèmes. Lors des crises, l'opinion veut des gagnants anti-conformistes.

En 1975, première période d'une démocratie d'opinion comparable, l'opinion a plébiscité une nouvelle génération de leaders. VGE en France fut le premier Président à "avoir un corps" (photos au bord d'une piscine, jouant au football, à la plage ...). Au Canada, Pierre Elliott Trudeau faisait exploser tous les codes : il a connu un boom de popularité parce qu'il s'amusait à quitter une réception officielle en enfourchant la rampe d'escalier. En Suède, Olof Palme donnait un visage au "socialisme humain" en prenant le métro et en vivant en homme ordinaire.

En temps de crise, il faut être aux antipodes du pouvoir puisque le pouvoir va être sanctionné par la revanche démocratique de l'opinion : le vote.

En temps de crise plus que jamais, l'opinion doit s'identifier, voir dans un style un souffle d'espoir.

Pour que ce processus joue, c'est la mode des attrape-coeurs. Il faut parler à l'oeil pour séduire le coeur.

Palin fait un parcours sans vote sur ce registre. Avec la vague de succès de ses candidates, le ton est moins à la moquerie. Ses clips pour la promotion de son émission TV sont un modèle du genre. Elle occupe la frontière sauvage loin de l'urbain qui symbolise le pouvoir, la corruption, l'échec.

La crise change un handicap (isolement géographique) en atout (être loin de Washington).

La présidentielle US 2012 fonctionne déjà à plein régime. Elle annonce un profil novateur : les leaders en temps de crise.

  • Publié le 11 novembre 2010

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