François Bayrou et le temps des seniors
La présidentielle 2012 marquera-t-elle la fin d'un processus de rajeunissement des candidats, crise aidant ?
2012 s'annonce comme une campagne de seniors, des candidats autour des 60 ans.
Les quinquas s'échauffent dans la primaire PS mais vont laisser passer le tour.
Pendant longtemps, l'évolution semblait devoir être celle du rajeunissement. Cette évolution rencontrait plusieurs modes.
Tout d'abord, l'identification. La politique était à l'image du monde publicitaire commercial classique.
L'opinion se structure en cherchant à s'identifier à un groupe. Ce groupe, en l'espèce un parti politique, est incarné par son leader. Ce leader porte l'identification du groupe. Or, aujourd'hui, chaque groupe est en mal de rajeunissement. Un leader jeune répond à cette identification positive.
Ensuite, l'imagerie. Toute la communication consiste à briser les différentes barrières entre les groupes dont les barrières de l'âge.
Un candidat jeune c'est le candidat qui fait un parti politique se sentir énergique et conquérant à l'extérieur mais aussi porteur de neuf à l'intérieur.
Car ce volet de nouveauté est le dernier facteur important qui explique cette mode. L'avenir est celui de toutes les menaces. Ce rajeunissement, c'est le comportement social de ceux qui aspirent à se libérer de ce futur si inquiétant.
La jeunesse c'est d'abord au plus profond de chacun, le message du "oui à la vie" avec tout ce qu'elle est censée offrir. Des leaders jeunes témoignent d'abord que la vie ne peut se résumer à toutes les menaces dont il est question quotidiennement. Il ne s'agit pas de les oublier. Il ne s'agit pas de se lamenter. Il s'agit de renoncer à ce fatalisme.
Cette aspiration aux jeunes est synonyme de nouvelles attentes, de nouveaux rêves, de nouveaux désirs, de nouvelles visions.
Il est symptomatique de constater que ce mouvement s'accompagnait d'ailleurs du retour en force de mots comme : espoir, audace, changement, mouvement, énergie ââ¬Â¦.
Autant de mots qui évoquent la jeunesse.
Le "vieillissement" des candidats est l'impact de la crise. Il ne s'agit plus de promettre mais de rassurer, donner confiance.
François Bayrou est l'exemple même du candidat qui entend capitaliser toute son expérience.
La crise a emporté la mode de la jeunesse au sein des candidats comme si l'espoir par la vitalité était impossible.