François Bayrou et l'alliance incontournable
Pour être performant, le centre doit d'abord vivre une sélection organisée incontournable. Ce matin sur Canal +, François Bayrou a géré avec beaucoup de délicatesse la question du rapprochement avec Dominique de Villepin.
Il faut en effet rapidement que cette alternative du centre droit franchisse le seuil des 13 % qui ouvre toutes les perspectives, voire même l'inversion des tendances au sein de la droite classique.
L'opinion publique française n'a jamais été aussi à droite dans ses priorités : emploi, finances, sécurité. La victoire de la gauche serait d'abord le fruit de la seule sanction du pouvoir sortant mais aussi le rejet du style personnel du Chef de l'Etat. La gauche n'a pas à ce jour un socle culturel solide pour correspondre aux attentes de l'opinion.
Dans ce contexte, comment ne pas penser qu'une alternative se pose dans des termes nouveaux en revenant sur une logique du centre droit ?
Bayrou et Villepin ont des intérêts communs. Ils ont presque sorts liés. Que l'un se dégage du jeu présidentiel et l'autre connaîtra un bond immédiat. Que les deux restent en course et il est probable qu'ils se neutraliseront. Que les deux s'allient et le bond serait accéléré et amplifié. Mais dans ce dernier cas, reste à trouver le critère de la "sélection ultime". Et pourquoi pas des primaires ouvertes au moment où l'opinion semble avoir tant envie de s'exprimer et que le PS prend un temps d'avance sur cette désignation démocratique ? Ne serait-ce pas aussi un moyen pour recycler une partie de l'électorat de Ségolène Royal qui pourrait être déçue par une éventuelle défaite de sa leader ?
Cette logique marginaliserait par ailleurs significativement JL Borloo s'il devait rester à l'extérieur de cette désignation.