Mitt Romney et les primaires toxiques
Les démocrates et les observateurs n'arrivent même pas imaginer que Newt Gingrich puisse se maintenir en tête des intentions de votes dans le collège républicain tant cette donne inattendue est vouée ensuite à l'explosion probable en plein vol.
Newt Gingrich, c'est d'abord une vie privée parsemée de scandales de "haut vol". Selon des témoins dignes de foi, il aurait tenté de faire signer des documents du divorce à sa première épouse alors même que cette dernière était hospitalisée pour lutter contre un cancer ?
Puis il a orchestré toute l'opposition d'une particulière agressivité contre Bill Clinton dans le dossier Lewinsky alors même que, donnant des leçons sur la vie privée irréprochable, il entretenait une liaison du même ordre et à la même époque.
Dans l'exercice de ses responsabilités politiques comme Speaker de la Chambre des Représentants, Newt Gingrich a multiplié les déclarations à l'emporte pièce à la limite de l'irresponsabilité et surtout il a adopté des positions majeures sans la moindre concertation préalable avec ses collègues. Il traitait les journalistes avec un mépris caricatural qui conduit aujourd'hui plusieurs "grandes signatures" à s'interroger publiquement sur le vrai tempérament de l'intéressé.
Comment expliquer alors sa percée actuelle ?
C'est le fruit des éliminations progressives de candidats néo-conservateurs face au pragmatisme de Mitt Romney.
L'espace laissé vide est désormais occupé par ... Newt Gingrich. C'est le côté toxique des primaires : accorder une place démesurée aux plus radicaux des militants : aux ultras qui se mobilisent de façon très motivée.
L'élections se gagne au centre mais la désignation partisane se gagne à ... l'extrême.
Difficile de faire concilier ces deux exigences. Mitt Romney est confronté de façon caricaturale au volet toxique des primaires.