François Bayrou et la nouvelle dimension de la présidentielle 2012
La perte du triple A n'est que l'acte de décès officiel d'une disparition déjà intervenue de longue date. Ce n'est pas la sanction d'une politique financière. C'est bien au-delà la dégradation de tout un système politique.
Depuis 1981, l'Etat s'est réfugié dans la démagogie, repoussant de nombreuses réformes structurelles incontournables. Il suffit de relire le rapport Pébereau de 1986 pour voir l'immobilisme stupéfiant pour lutter contre la dette publique.
C'est l'échec de la décentralisation où les structures se multiplient en permanence avec des recrutements qui s'ajoutent toujours, un clientélisme qui passe par davantage de dépenses publiques, un train de vie totalement déconnecté des réalités avec les limousines de fonction, les cabinets pléthoriques, les cérémonies dignes de la pompe de l'ancien régime avec des féodaux toujours fiers de tout même de l'indéfendable. Les Communes perdent des compétences transférées à des structures intercommunales mais les premières augmentent leurs effectifs comme les secondes : où est la logique ?
C'est l'échec de la professionnalisation de la politique qui est devenue un métier où l'objectif n'est plus de bien gérer dans la vérité des faits et des comptes mais de gagner la prochaine élection en n'épargnant surtout pas la démagogie du "toujours plus".
C'est l'échec des citoyens qui se comportent rop souvent en ouvriers de la 23 ème heure d'une démocratie qui est pourtant la leur mais qu'ils délaissent en s'intéressant d'abord à des sujets accessoires, en excusant le mensonge à la moindre occasion, en s'abandonnant à des votes qui traduisent en premier la piètre considération que bon nombre de citoyens ont d'abord d'eux mêmes bien tristement.
Ce sont les citoyens qui vont payer l'addition une fois encore. Elle sera très lourde : 50 milliards d'euros de seule charge de la dette d'Etat en 2012.
Cette dégradation marquera-t-elle le début d'un réveil ? Pas sûr pourtant.
Tout va dépendre des propositions des prochains jours. L'opinion vient d'avoir un électrochoc. La présidentielle 2012 change de dimension. La montée en crises peut redistribuer significativement la donne. François Bayrou y trouvera-t-il l'espace de plus pour franchir un seuil ?