Mitt Romney et la faille conceptuelle
Aujourd’hui, la principale bataille au sein des républicains est d’abord conceptuelle.
Il revient à leur candidat de conduire une révolution de l’éthique sociale qui tourne la page à la logique de la crise de 2008.
La force du Tea Party en 2010 a résidé dans sa capacité à faire vivre le "populisme Reagan".
Reagan c’était d’abord un état d’esprit diffus qui a été ensuite conceptualisé puis relayé par des associations diverses y compris religieuses.
Reagan était d’abord l’incarnation de populismes et les Démocrates étaient challengers face à cet état d’esprit.
Les responsables politiques Américains s’expriment rarement en termes idéologiques.
Mais là, l’enjeu dépasse et de loin les seuls aspects concrets. C’est un véritable débat sur la différence entre Républicain et Démocrate.
Pour les Républicains, l’Etat contre lequel ils luttent c’est un Etat central fort et interventionniste, une régulation économique qui multiplie les contrôles, une justice progressiste, une égalité raciale …
Cet Etat, c’est la logique de la politique de Barack Obama. De 1933 à 1980, cet Etat là était à la mode.
Depuis 1980, cet Etat là était rejeté.
Reviendrait-il à la mode ? C'est un enjeu majeur pour le bilan Obama.
Si la réponse est positive, la séquence temps des Démocrates au pouvoir s’annonce longue. Si la réponse est négative, l’embellie Obama risque d’être brève.
Deux logiques vont s’affronter avec des références mythologiques.
Aux Etats-Unis, la vraie lutte des classes était d’abord entre les entreprises et l’Administration, entre l'initiative privée et les bureaucrates.
La crise de 2008 a changé la donne pour ramener la lutte des classes sur un rapport des "puissants" contre les "faibles".
Si Romney incarne caricaturalement les premiers, la victoire risque de s'éloigner de façon très significative. C'est une vraie faille conceptuelle qui est en train de prendre naissance dans l'électorat républicain.