Pour rappel, le Super Tuesday 2008 ...
Le super Tuesday 2008 avait considérablement modifié la donne.
La nouvelle donne reposait sur trois modifications majeures.
Tout d’abord, même si la formalisation définitive n’était pas encore opérée, le parti Républicain avait désigné son candidat : John McCain. L’écart avait été creusé. Le Président Bush allait apporter un soutien clair. McCain pouvait préparer la finale.
Ensuite, au même moment, le Parti Démocrate s’enlisait dans l’indécision avec un duel qui pouvait épuiser les forces des candidats, épuiser les finances des candidats et creuser des divisions difficiles à réparer. Cette situation était redoutable dans l’absolu. Elle l’était encore plus quand on constatait que le problème était réglé chez le concurrent direct (le parti républicain).
Enfin, derrière le duel Obama versus Clinton apparaissaient des clivages sociologiques profonds. Plus le duel serait long plus ces clivages seraient profonds. Mais surtout, Obama et Clinton avaient des profils clivants pour l’électorat Républicain.
La véritable nouvelle donne était là.
Les conditions du choix de McCain étaient perçues comme optimisant les chances de victoire. La logique des primaires repose en effet sur trois étapes :
- la bataille généralisée avec le grand nombre initial des concurrents,
- le duel interne entre les deux survivants de la première épreuve,
- l’ouverture du duel contre l’autre bloc.
Plus cette dernière étape tarde, plus le cavalier seul de l’autre candidat est efficace.
La calendrier des primaires a été revu pour éviter l’épuisement initial. C’était la vocation du Super Tuesday. Cette vocation avait été respectée pour le Parti Républicain. Elle avait échoué pour le Parti Démocrate.
Au sein du camp démocrate, on allait assister à une campagne anti-Obama sur le thème « le principal problème n’est pas qu’il soit noir mais qu’il soit bleu sur tous les sujets importants ... » menée très maladroitement par Bill Clinton.
Avec le recul, le Super Tuesday 2008 avait bien fait la différence par la victoire de McCain et par la non défaite d'Obama qui annonçait sa victoire à venir.