François Bayrou et l'égalité financière
François Bayrou avance aujourd'hui une proposition nouvelle en matière de financements politiques qui donne un exemple de plus d'une campagne présidentielle entièrement coupée des réalités.
Il demande l'interdiction du financement privé et la mise en oeuvre par l'Etat d'un budget public réparti à égalité entre les candidats.
C'est un dispositif mis en oeuvre dans aucune autre démocratie comparable. Ce n'est pas parce qu'aucune autre démocratie ne met en oeuvre un tel cadre qu'il serait mauvais par définition. Mais il y a matière à s'interroger sur une "exception française" de plus.
La présidentielle française est déjà très handicapée par l'égalité des temps de paroles. De ce fait, elle a perdu tout dynamisme dans la "dernière ligne droite". Elle est aussi handicapée par l'interdiction des publicités télévisées. Si une nouvelle limite devait être fixée au titre de l'égalité financière, que resterait-il de "liberté" dans l'espace de campagne ?
Or c'est probablement d'abord de liberté que la campagne présidentielle a besoin pour retrouver des couleurs, donc de l'intérêt.