Barack Obama et la relance de la mobilisation citoyenne

  • Barack Obama

A mesure que le sprint de la campagne 2012 approche, l'équipe de Barack Obama vise à reconstituer la mobilisation citoyenne qui fut le socle de la victoire 2008.

Une présidentielle Américaine, c’est d’abord un voyage dans l’Amérique profonde pour rencontrer les citoyens dans un contact direct, physique, charnel.

Lors de la présidentielle, le citoyen devient un acteur très impliqué dans le processus de décision.

Dans ce contexte, intervient un second volet qui est celui du changement. Chaque présidentielle se joue sur ce thème depuis le «New Deal» de Roosevelt à «América is back» de Reagan en passant par la «Nouvelle frontière» de Kennedy ou la moins célèbre «Grande Société» de Johnson.

La présidentielle est le révélateur et l’accélérateur du changement.

Ce sont ces deux critères qui rendent possible une percée comme celle de Barack Obama et qui la rendent difficile voire impossible en France.

Là où le candidat Américain doit être le candidat du peuple, le candidat Français est d’abord celui de la «puissance publique».

La représentation du peuple semble réservée en France à des candidats protestataires, marginaux. Parce qu’il est le représentant de la puissance publique, le candidat Français a dû vivre un long parcours d’exercice de responsabilités publiques. Ce parcours est une barrière structurante à l’éclosion immédiate de nouveaux talents. La vie politique Française suppose de s’endurcir sous le joug de l’expérience des responsabilités.

Seconde différence, une présidentielle Française n’est pas un voyage pour rencontrer les citoyens «au coin de la rue». Elle reste d’abord une relation avec des corps intermédiaires très bien organisés.

La "rencontre" avec les citoyens intervient soit lors de grands meetings qui ne permettent pas des contacts directs soit lors d’émissions télévisées qui reposent sur des échantillons filtrés avec une expression encadrée par des considérations formelles très contraignantes.

Enfin, l’ambiance n’est pas à l’optimisme du neuf mais à la défense des «droits acquis».

Pour toutes ces raisons, ce sont donc deux cultures totalement différentes, pour ne pas dire opposées, qui interviennent.

La France peut s’enthousiasmer pour Obama mais son cadre institutionnel comme sa culture politique ne permettent probablement pas un tel parcours sur son sol.

Ce sont bien deux logiques très différentes de pouvoir, depuis la désignation jusqu’à l’exercice.

Traditionnellement, les Américains votent pour une destinée, pour un spectacle, pour un gagnant.

La destinée, c’est l’assurance que le rêve est possible pour chacun.

Le spectacle, c’est le morceau d‘Histoire raconté par un cursus et par le sens perçu de la campagne.

Le gagnant, c’est celui qui devient d’abord le maître du temps de la campagne, qui pousse l’autre à la faute, qui réagit plus vite, qui incarne l’énergie qui doit donner demain une espérance pour chacun.

La mobilisation citoyenne est le creuset de cette "histoire". Pour 2012, elle se construit avec méthode actuellement pour Obama grâce à une mobilisation citoyenne qui commence à prendre à corps.

  • Publié le 22 avril 2012

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