Mitt Romney et le tournant d'avril 2009
Le moral des républicains remonte.
Ils pensent vivre actuellement le même tournant que celui d'avril 2009 qui avait annoncé la victoire de novembre 2010.
En avril 2009, un sondage de l’Institut Zogby laissait apparaître une chute de 15 points dans la cote de confiance du Président, soit 8 points de moins que la cote de confiance de GW Bush à la même date lors de son premier mandat …
Des journalistes, pourtant parfois démocrates, commencaient à prendre des distances.
Dès cette époque, le désaccord portait sur un sujet simple : assurer la reprise économique.
Le style Obama c’est d’abord une présence, une silhouette, un sourire.
C’est un freshman destiné à exorciser les ratés de Bush et les mœurs de Washington.
Il est un cocktail de nouveauté, de jeunesse et de professionnalisme. Un professionnalisme qui a donné naissance à une nouvelle génération high tech.
Un professionnalisme qui repose surtout sur un pragmatisme revendiqué qui relègue les idéologies au musée, qui a installé une nouvelle administration avant tout soucieuse de «résoudre les problèmes».
Dans ce rendez-vous pour résoudre les problèmes, il y a une défaillance manifeste : lutter contre la précarité et contre la pauvreté liées à un volant de chômage exceptionnel.
Ce rendez-vous était appelé à conditionner l’avenir de la popularité de Barack Obama dans l’opinion publique.
Les Républicains ne s’y sont pas trompés. Si le «problème de l’emploi» n’était pas rapidement résolu, la crise de confiance serait vite là.
C’est cette analyse qui a expliqué le nouveau comportement des Républicains : pas de quartier !
Ce qui importe, ce sont les indices économiques. Qu’ils deviennent encourageants et la lune de miel devrait revenir. Qu’ils restent moroses et la lune de miel prendrait fin.
Pour les Républicains, la grande leçon de la popularité réside d’abord dans une période de quasi-plein emploi. Un plein emploi atteint y compris au prix de déficits considérables mais le plein emploi.
Sous l’administration Reagan, 9 millions de nouveaux emplois ont été créés. L’inflation est tombée de 12, 4 % à moins de … 4 %.
Un organisme d’études (Cabinet Seymour Lipset) a publié une analyse qui montrait que la courbe de popularité de Reagan était collée très exactement à celle des créations d’emplois.
Une enquête a démontré alors que 48 % des votes étaient liés à ce retour à l’emploi. L’endettement fédéral a alors battu des records historiques (2 000 milliards de dollars). Mais tout résidait dans le niveau d’emploi.
C'est cette analyse qui guide la stratégie de Mitt Romney pour novembre 2012 et son équipe pense avoir pris le bon cap stratégique.