Barack Obama et la stratégie "one of us"

  • Barack Obama

Plus le temps passe, plus il s'avère que 2012 ne ressemblera pas à 2008.

D’abord, les circonstances préparatoires ont été terriblement différentes.

En 2007, le contexte global était favorable à l’alternance. Dès 2005, Bush a chuté dans les sondages. En avril 2008, 69 % des Américains désapprouvent sa façon de gérer (sondage Gallup réalisé du 18 au 20 avril 2008). C’est un taux record. D’ailleurs, dès 2006, le Parti Démocrate avait pris le contrôle de la Chambre des Représentants.

Dans ce contexte très difficile, John McCain n’est jamais parvenu à installer son offre. Il est d’abord perçu âgé. Son image était associée à l’immobilisme ou pire encore à la surenchère militaire. Plus généralement, il est apparu indissociable de Bush dont il est devenu, bien involontairement et très injustement, l’héritier aux yeux de l’opinion.

Sur cette base délicate, au moment où la Convention de Minneapolis produisait un «effet Palin», l’aggravation de la crise de Wall Street a tout emporté à partir du 15 septembre : crise bancaire, faillites, sentiment d’entrée dans la récession. L’économie écrasait tous les autres sujets et modifiait totalement les dernières semaines de la campagne électorale. McCain était balayé par le credo républicain du «do-nothing economics» alors même que l’opinion demandait un pouvoir politique interventionniste dans de telles circonstances.

Enfin, élément technique non négligeable, les «swing states», c'est-à-dire les Etats très indécis, correspondaient à la vague 2006 de la poussée démocrate. La mobilisation des noirs et des hispaniques changeait déjà la donne. Mais surtout, le retournement des classes moyennes frappées ou inquiétées par la crise modifiait la donne habituelle.

Aujourd’hui, ce contexte a beaucoup évolué.

Politiquement, le Parti Démocrate est dans des eaux moyennes. Il a perdu le contrôle de la Chambre des Représentants lors des élections du 02 novembre 2010. Les classes moyennes sont tendance à considérer Barack Obama trop élitiste. Des Etats sensibles ont été gagnés par la nouvelle génération des Républicains.

Le slogan 2008 «Main Street plutôt que Wall Street» n’est pas entré dans les faits. La considération positive pour la politique conduite est minoritaire sans atteindre des chiffres élevés mais elle est durablement minoritaire depuis avril 2009.

Pour toutes ces raisons notamment, Barack Obama ne peut pas continuer dans la lancée de 2007-2008. Il doit trouver de nouvelles bases. Il les cherche encore variant selon les circonstances.

La nouvelle stratégie pour rassembler les démocrates et toucher les classes moyennes est celle du "one of us". Mais est-ce possible quand on est ... Président sortant ?

  • Publié le 1 juillet 2012

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