Les Français sombrent dans le pessimisme
A la demande de Marianne, Harris Interactive a réalisé une étude portant sur les éléments susceptibles de donner confiance aux Français dans les années à venir, que ces éléments aient trait à leur sphère personnelle ou se situent à un niveau national voire supra-national. Alors que les différentes enquêtes d'opinion font état d'un fort pessimisme des Français non seulement pour l'avenir du pays mais aussi de plus en plus pour leur propre avenir , il s'agissait d'appréhender ce qui serait en mesure de réactiver l'espoir au sein des différentes catégories de la population française.
Que retenir de cette enquête ?
Les Français font majoritairement preuve de pessimisme pour l'avenir, peu évoquant spontanément, en dehors de la famille ou de la jeunesse, des éléments susceptibles de leur redonner espoir pour l'avenir.
Les dimensions individuelles (famille, entourage, situation personnelle par rapport à l'emploi ou au logement...) contribuent davantage à pouvoir donner de la confiance en l'avenir que les dimensions collectives.
Le fait d'avoir une vie de couple harmonieuse et des amis présents constituent d'ailleurs des éléments de la vie personnelle parmi les plus susceptibles de donner confiance en l'avenir, au même titre qu'une bonne santé et qu'un emploi stable, et ce particulièrement aux yeux des personnes les plus âgées ainsi que des personnes de 25 à 34 ans.
Au niveau du pays, le retour au plein-emploi et à la croissance économique apparaissent également comme des facteurs-clé de la confiance en l'avenir, de même qu'une réduction des incivilités. Toutefois, ces souhaits communs cachent des disparités dès lors que des dimensions plus concrètes sont testées. Notons en effet qu'un certain nombre de Français déclarent qu'ils seraient plus confiants si des mesures renvoyant à une forme de « priorité nationale » (préférence nationale pour les emplois, protectionnisme économique...), tandis que d'autres privilégient les avancées sociétales (comme l'autorisation de l'euthanasie, la promotion des droits des homosexuels, la lutte contre les discriminations faites aux femmes...).
A un niveau encore plus global, ce sont des découvertes médicales qui susciteraient le plus l'espoir des Français, avant une plus grande prise de conscience écologique.
De manière transversale notons qu'il apparaît, à travers cette enquête, plus aisé pour certaines catégories de population - CSP+, diplômés, foyers aux revenus élevés, propriétaires, personnes en CDI - de se projeter dans l'avenir tandis que cela semble parfois plus difficile pour les personnes connaissant des situations précaires. Ainsi, on observe souvent que le fait de d'ores et déjà bénéficier d'un des éléments mentionnés rend plus susceptible de le considérer comme facteur de confiance (les propriétaires mentionnant par exemple davantage que les locataires que le fait d'avoir acquis son logement donne confiance en l'avenir).
Enfin, on note des différences d'appréciation selon les situations personnelles, les membres des catégories supérieures privilégiant comme facteur de confiance des éléments ayant trait à la situation professionnelle, à des principes sociétaux ou macro-économiques, tandis que les membres des catégories populaires citent davantage des éléments de « repli » comme les mesures protectionnistes ou le retour au franc.
Enquête réalisée en ligne du 9 au 13 août 2012. Echantillon de 1569 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l'access panel de Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d'habitation.