Barack Obama et les exclus de la vie publique

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La gaffe de Mitt Romney sur les 47 % qui "seraient des parasites" parce qu'attendant des aides sans payer d'impôt a considérablement remotivé des citoyens qui pouvaient se réfugier dans l'abstention, ce qui était l'intérêt même de ... Mitt Romney.

Il ne fallait pas les réveiller. Il l'a fait !

Il y a des circonstances où la question n’est pas de protéger le citoyen mais de le ré-impliquer dans le processus de la vie publique.

Dans ce domaine, la tâche paraît encore plus difficile.

D’abord, parce que des citoyens se sont volontairement écartés des procédures classiques de la vie publique. Le taux d’abstention a beaucoup augmenté ces dernières décennies pour représenter même dans certaines circonstances le «premier parti» tout particulièrement aux Etats-Unis.

Ensuite, parce que cette exclusion peut être liée à des considérations propres à la vie publique, mais surtout, dans certains cas, c’est contre une exclusion plus globale qu’il importe de lutter. Les inégalités d’instruction, les inégalités culturelles, les exclusions économiques et sociales deviennent des barrages considérables à la participation publique.

L’exclusion de la vie publique est un suicide du citoyen.

C’est la reconnaissance que sa place est impossible à trouver, que cet univers ne lui ressemble pas, qu’il ne peut apporter des réponses à ses défis. Ce décalage ou ce désaccord est insupportable.

En 2008, des électorats de ce type ont largement contribué à la victoire de Barack Obama. Puis ce dernier incarnant le pouvoir, ils étaient tentés de retourner à leurs pratiques habituelles. Romney a été le meilleur agent de campagne pour Obama. Il vient de ré-intégrer des exclus de la vie publique et les précipiter dans les bras de son concurrent. Difficile de faire plus maladroit.


  • Publié le 22 septembre 2012

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