Barack Obama et l'enjeu du rappel des Etats-Unis 2008
Le contexte économique dans lequel se déroula le scrutin de novembre 2008 était particulièrement morose.
La crise avait tout envahi.
Le retournement de l’immobilier, la crise du subprime qui en a résulté, la déprime du secteur automobile, la faiblesse historique du dollar étaient des volets manifestes d'une économie en proie pour le moins au doute.
Il importe de se rappeler du point de départ du mandat de Barack Obama.
Sept dossiers vont alors occuper les premiers mois.
Tout d’abord, la situation de l’emploi. Le voisin canadien publie des chiffres inquiétants. Les Etats-Unis n’échappent pas non plus à cette situation en constatant une montée du chômage à plus de 5, 5 % à partir de juin 2008.
Le retour de l’inflation est la seconde préoccupation. Les ménages sont très sensibles aux variations des prix et tout particulièrement aux prix des carburants. Les Etats-Unis partent à cette époque pour une inflation de l’ordre de 4 % sur le plan annuel.
Le troisième sujet concerne la crise immobilière. Le tournant en l’espèce a été le début du second semestre 2005. Les ménages subissent plusieurs impacts majeurs. Leur patrimoine est érodé par la baisse des prix s’ils sont propriétaires de leurs maisons. Mais surtout, les difficultés à honorer les échéances d’emprunts ont entraîné une multiplication des saisies.
La quatrième préoccupation concerne la situation des finances publiques. Lors du second mandat de Bush, elles ont connu une détérioration considérable. Les baisses d’impôts décidées lors du premier mandat de Bush, le ralentissement de la croissance et les conséquences financières de la guerre en Irak ont provoqué une envolée du déficit public qui dépassait les 3 % du PIB dès le début 2009.
Le cinquième sujet important en ce domaine concerne la déprime du secteur automobile. Les constructeurs ont pris conscience de la nécessité d’un changement de modèle économique. Les décisions prises par General Motors sont emblématiques d’un total retournement de positionnement. Dans des Etats où cette industrie est concentrée, à l’exemple du Michigan, le taux de chômage a progressé de façon accélérée pour dépasser désormais les 8 % ce qui est rarissime.
Le sixième dossier concerne la politique commerciale des Etats-Unis. Au moment où les déficits se creusent, la tentation protectionniste se fait jour en conditionnant les accords de libre-échange à des critères sociaux ou environnementaux.
Le dernier dossier demeure celui du système de santé. C’est le maillon faible du dispositif Américain. Il est coûteux et peu efficace. 47 millions de personnes ne disposent pas d’assurance santé. Mais est-il possible d’engager une telle réforme quand l’économie générale est au bord du gouffre ? Une contrainte identique s’impose en matière de promesse de réduction de fiscalité à tel point d’ailleurs que même McCain, le candidat républicain à cette époque, ne manifeste pas un zèle particulier en la matière.
Cette réalité là n'a jamais été gommée avec la victoire d'Obama.