Communication publique : en attente d'images !
En partenariat avec Cap'Com, le réseau de la communication publique et territoriale, Harris Interactive a interrogé les Français sur leur perception des supports audiovisuels traitant de la politique. En effet, alors que le nombre d'émissions, de reportages ou de séries politiques tend à croître ces dernières années, notamment dans le cadre de cette année électorale, il s'agissait d'interroger les Français sur l'intérêt qu'ils portent aux supports vidéo traitant de la vie politique, l'image qu'ils s'en font et le crédit qu'ils y accordent.
Le contexte actuel de croissance de la présence de la politique à l'écran, doublé d'une remise en cause par les Français de ce qu'ils peuvent décrire comme relevant de la « com' » - avec les connotations péjoratives, pourrait laisser entrevoir que la fiction l'emporte sur le documentaire. Il n'en est rien.
Que retenir de cette enquête ?
Un intérêt relativement limité envers les supports audiovisuels traitant de politique, l'utilisation de supports vidéo par les collectivités locales semblant malgré tout susciter davantage d'attentes que les émissions ou les documentaires sur la vie politique
Seule une minorité des Français indique être intéressée par les différents supports vidéo testés : 45% se disent en effet intéressés, par « les émissions politiques dans lesquelles interviennent des personnalités politiques, telles que Des paroles et des actes », 39% par les « films de fiction sur la vie politique ou les séries télévisées sur la politique », par exemple La conquête, L'exercice du pouvoir ou Borgen, 38% par les « films et reportages produits par les collectivités locales pour présenter leur territoire ou leurs politiques publiques, par exemple les reportages diffusés en réunion publique, sur Internet ou sur les chaînes de télévision locales, les films de promotion touristique, etc. », et enfin, 36% par « les documentaires ou les reportages sur la politique, par exemple Elysée 2012, la vraie campagne, Un an avec DSK, etc. »
Une majorité de Français souhaiterait alors qu'il n'y ait, par rapport à aujourd'hui, ni plus ni moins d'émissions ou de documentaires sur la vie politique (61%), 27% qu'il y en ait même moins et 10% davantage.
L'attente envers les vidéos produites par les collectivités locales est en revanche plus forte : 27% désireraient en effet qu'elles utilisent davantage la vidéo pour communiquer (proportion qui atteint 36% parmi les plus jeunes), 49% ni plus ni moins, et 21% qu'elles le fassent moins.
Cette attente apparaît avant tout portée par le format du support vidéo, jugé principalement comme plus pédagogique et compréhensible que les autres moyens d'information.
L'intérêt pour les vidéos traitant de politique semble porté par diverses raisons, spécifiques au type de support regardé
A chaque support, son apport :
Les Français intéressés par les émissions politiques le justifient avant tout parce que cela leur permet de se faire une opinion sur les projets et propositions politiques (37%).
De leur coté, les Français démontrant un intérêt pour les films de fiction ou le séries sur la vie politique y perçoivent avant tout un moyen de mieux comprendre la manière dont s'exerce le pouvoir politique (38%).
D'autre part, les films et reportages produits par les collectivités locales permettraient avant tout, à ceux qui se disent intéressés par ces supports, de se faire une opinion sur les projets et les propositions politiques (41%).
Enfin, les documentaires ou les reportages sur la politique intéressent les Français principalement parce qu'ils leur permettent de mieux connaître la personnalité des hommes et des femmes politiques (30%).
Si l'intérêt pour ces vidéos semble avant tout motivé par la possibilité qu'elles offrent de mieux connaitre la vie politique et de se faire une opinion elles n'auraient, malgré tout, qu'une faible d'influence, selon une majorité des répondants, sur l'image qu'ils ont du fonctionnement de la vie politique
Chacun des quatre supports testés n'améliorerait ni ne détériorerait l'image qu'a la majorité de leur public.
Néanmoins, certains amélioreraient davantage cette image qu'ils ne la dégraderaient, c'est le cas des films et reportages produits par les collectivités locales (21%, contre 12%).
Les émissions politiques, quant à elles, amélioreraient autant qu'elles dégraderaient l'image du fonctionnement de la vie politique (18%).
De leur coté, les documentaires et les reportages sur la politique dégraderaient - à leurs yeux - davantage cette image du fonctionnement de la politique qu'ils ne l'amélioreraient (23% contre 12%), tout comme les films de fiction et les séries (20%, contre 11%).
Globalement, les Français émettent des réserves à l'égard des supports vidéo traitant de la politique
Des réserves sont exprimées quant au comportement des personnalités politiques à travers les supports vidéo, les Français ayant majoritairement le sentiment qu'elles y jouent un rôle, amplifiant alors le phénomène de « peopolisation » des personnalités politiques.
Ils font également preuve d'une certaine défiance à l'égard du contenu de ces vidéos, considérant que ces vidéos ne traduiraient pas la réalité, parce qu'elles sont coupées et retravaillées au montage et parce que les personnalités politiques chercheraient avant tout à communiquer et à faire passer un message.
Enfin, les Français doutent du potentiel informatif de ces différents supports, qu'ils traitent d'une situation réelle ou fictionnelle, considérant notamment qu'ils ne permettent pas de bien connaître les personnalités politiques.
Les jeunes expriment davantage d'attentes à l'égard de l'utilisation, par les collectivités locales, du support vidéo, support auquel ils semblent globalement plus sensibles que le reste des Français
Plus d'un tiers des jeunes âgés de 18 à 24 ans souhaiterait que les collectivités locales utilisent davantage la vidéo pour présenter leur actualité, leurs projets, leurs politiques publiques ou leurs élus, (36%, soit 9 points de plus que la moyenne). Cette attente apparaît alors avant tout portée par le fait qu'ils jugent ce support comme plus pédagogique que les autres moyens d'information (66%, contre 51% en moyenne), et qu'ils préfèrent l'utiliser pour s'informer (36%, contre 26% en moyenne).
Plus globalement, les différents support vidéos testés semblent davantage « impacter » positivement l'image qu'ont les jeunes âgés de moins de 25 ans du fonctionnement de la vie politique, notamment les films et reportages produits par les collectivités locales (30%, +9 points par rapport à la moyenne), les émissions politiques (26%, +8 points) et les documentaires ou reportages (19%, +7 points).
Remarquons, malgré tout, que leur intérêt pour les vidéos traitant de politique n'est pas plus marqué que celui de l'ensemble des Français bien au contraire, renforçant l'idée selon laquelle ils se montrent particulièrement sensibles au support vidéo, mais pas, au sujet de notre étude qui sont les vidéos traitant de politique.
Les chiffres clés :
45% des Français indiquent être intéressés par les émissions politiques dans lesquelles interviennent des personnalités politiques, contre 39% se disant intéressés par les films de fiction ou les séries télévisées sur la vie politique.
38% des Français déclarent être intéressés par les films et reportages produits par les collectivités locales pour présenter leur territoire ou leurs politiques publiques, et 27% souhaiteraient voir les collectivités locales utiliser plus qu'aujourd'hui la vidéo, via Internet ou les chaînes de télévisions locales pour présenter leur actualité, leurs projets, leurs politiques publiques ou leurs élus, proportion qui atteint 36% parmi les jeunes âgés de 18 à 25 ans.
21% des Français indiquant être intéressés par les films et reportages produits par les collectivités locales pour présenter leur territoire ou leurs politiques publiques considèrent que ces films améliorent l'image qu'ils ont du fonctionnement de la vie politique.
Méthodologie : enquête réalisée en ligne du 14 au 16 novembre 2012. Echantillon de 1865 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l'access panel de Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d'habitation.
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