Les think tanks locaux, les élections municipales 2014 et le défi de l'action innovante
Les élections municipales de mars 2014 vont-elles ouvrir un espace pour des candidatures de "citoyens" à l'écart des partis politiques au moment même où ces partis sont en crises (militantisme, image de marque ...) ?
Pour ce faire, trois étapes sont à conduire en même temps :
1 : mettre en place un choix stratégique changeant la donne,
2 : installer une logistique capable à terme de concurrencer un parti politique en période de campagne électorale active,
3 : lancer très en amont la communication qui crédibilise l’offre finale.
Ces think tanks locaux ont devant eux deux hypothèses :
- soit ils cherchent à « combler leur déficit » par rapport aux partis politiques en leur ressemblant progressivement et au prix de dures difficultés …
- soit ils transforment leur « déficit » en « valeur ajoutée positivement discriminante » : les autres sont des professionnels des partis, des mandats … A l'opposé les think tanks locaux représentent le « neuf » : pas de parti, pas de course aux cumuls d’autres mandats …
A cette fin, il faut remplir trois conditions :
1) Sur le fond : les propositions doivent être terriblement novatrices. Pour qu’elles soient perçues comme novatrices, elles doivent créer la rupture. Donc elles doivent être à l’opposé du «politiquement correct».
2) Sur le rythme : ces propositions «politiquement incorrectes» doivent vivre un rythme très soutenu qui change le calendrier classique et fasse vivre le débat en dehors des seuls partis politiques classiques.
3) Sur la communication : émettre ses propositions sur le terrain, au milieu des citoyens, dans la "vraie" vie quotidienne.
C'est ce contenu innovant qui peut ouvrir des espaces importants à des initiatives de ce type.
En effet, dans les relations entre l’opinion publique et les élus et / ou les candidats, l’évolution majeure est intervenue dans la seconde moitié des années 90. La société a acquis le sentiment qu’elle recelait davantage d’énergie, d’atouts, de possibilités que ses décideurs politiques.
La société bouge. Les politiques gèrent le statu quo.
La société innove. Les politiques sont immobiles.
D’où la crise et le besoin de revanche qui sont nés de ce décalage.
La démarche de Nicolas Sarkozy de 2004 à 2007 à base d’actions, d’initiatives, de ruptures a surfé alors sur cette vague avec un grand succès.
Puis, il a incarné tout le pouvoir, mais la demande est demeurée ne rencontrant aucune offre organisée si ce n'est l'offre du rejet global incarné par le PS dans le cadre de l'alternance politique la plus traditionnelle.
Par conséquent, cette demande d'action innovante reste aujourd'hui sans offre.
Le propre de cette action innovante, c'est être unique, audacieuse, novatrice.
Aujourd'hui, les hommes politiques se préoccupent plus de la gestion du passé et de la dénonciation des erreurs antérieures que de la conquête du lendemain. Même les jeunes politiques semblent contaminés par leurs aînés et deviennent alors vieux avant même d'avoir existé.
L'action innovante, c'est avant tout être jeune dans l'esprit.
La jeunesse aujourd’hui, c’est un état d’esprit qui peut être résumé de la façon suivante :
- lucidité sans désespoir ni utopie.
- engagement sur des actions concrètes, ponctuelles et non pas sur des grands mots ou sur de grands principes.
- le besoin de sens voire même d’une certaine spiritualité qui ne peut être réduite à de seules valeurs religieuses traditionnelles ; bien au contraire.
Comme en mars 1983 mais aujourd'hui pour des raisons différentes, l'action innovante pourrait être au coeur des enjeux en mars 2014.
En 1983, une France neuve voyait le jour avec le premier vote dans le cadre des lois de décentralisation. La France des territoires avait été la France des "jeunes maires" pleins d'énergies, de promesses de réformes ...
En 2014, c'est toute la société politique qui semble bloquée. Donc l'opinion peut aussi souhaiter ouvrir le changement par la base donc par les Communes.
Mais encore faut-il trouver le contenu local de cette action innovante. C'est dans ce cadre que plusieurs géographies auront valeur de test lors du premier trimestre 2013.
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