Les enjeux de 2006 (Edito 20)

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L'année 2006 constitue le dernier espace disponible avant une longue et importante période de consultations permanentes. En effet, à compter de 2007, la France entre pour deux ans dans une succession d'échéances électorales de première importance puisque de nature à concerner dans un premier temps le pouvoir national puis, dans un second temps, deux instances essentielles du pouvoir local, les Communes et les Départements.

Entre Mars 2007 et l'été 2008, les Français passeront leur temps dans les isoloirs :
- Présidentielles : 2 tours,
- Législatives : 2 tours,
- Municipales : 2 tours,
- Cantonales : 2 tours,
- + Sénatoriales pour les élus.

Dans ces conditions, le temps presse.

Le premier semestre 2006 constitue en effet la dernière fenêtre de tir avant le lancement effectif d'une compétition électorale qui va vivre un rythme intense.
En avril 2007, les Français devront voter deux fois pour élire un Président.

Cela signifie concrètement qu'à compter de la rentrée de septembre 2006, l'élection présidentielle constituera une référence quotidienne.

De septembre 2006 à avril 2007, la présidentielle va occuper une très grande partie de l'espace médiatique si ce n'est la totalité.

Au lendemain de l'élection présidentielle, les législatives s'engageront dans un calendrier qui porte depuis 2002 une forte spécificité puisqu'il s'agit de "donner une majorité parlementaire" au Président fraîchement élu. Pour les candidats, il y a alors deux hypothèses :

- soit des candidats se réclament de la nouvelle majorité présidentielle et ils comptent sur une valeur ajoutée probable,

- soit ils ne peuvent se réclamer de la nouvelle majorité présidentielle et seul leur ancrage local sera le garant d'une éventuelle victoire.

Pendant l'été 2007, les deux nouvelles majorités (présidentielle et parlementaire) s'organisent.

A la rentrée de septembre 2007, deux calendriers se croisent.
D'un côté, le calendrier de la nouvelle majorité nationale et de l'autre côté le lancement des campagnes locales.

Quels que soient les cas d'alternance, il paraît probable que la nouvelle majorité nationale sera une majorité de "changement" soit par la mise en ?uvre d'une réelle alternance politique (victoire de la gauche) soit par l'émergence d'une nouvelle approche des enjeux nationaux par la victoire d'une nouvelle "génération" au sein de l'actuelle majorité présidentielle.

Cette nouvelle majorité sera exposée à un dilemme :

- profiter de "l'état de grâce" pour conduire ses réformes majeures dés la rentrée de septembre 2007 mais au prix d'une éventuelle impopularité immédiate susceptible de se traduire dans les urnes dés la consultation des élections municipales,

- soit geler les réformes majeures pour attendre l'issue des élections locales. Cette seconde formule porte en elle la neutralisation de presque la 1ère année de la nouvelle majorité présidentielle ; ce qui est difficilement concevables dans les circonstances actuelles.

Ce calendrier apporte donc deux enseignements significatifs :

- il reste six mois (janvier à juin 2006) pour compter sur un environnement calme afin de créer, modifier, conforter des images de marque,

- le nouveau calendrier national porte en lui des vices majeurs qui auraient été modérés en cas de fixation des échéances locales en octobre 2007 à l'exception d'un reproche majeur qui réside dans la concentration de la quasi-totalité des consultations électorales dans un espace très court de nature à nuire à la sérénité des débats électoraux respectifs.

Les décisions du 1er trimestre 2006 sont donc lourdes de conséquences pour traverser ensuite une longue période incertaine et mouvementée.

  • Publié le 27 décembre 2005

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