Lutte contre le chômage : les Français demandent davantage de gauche et davantage de droite
Selon un sondage L'Institut Montaigne et Tilder proposent chaque mois un grand débat sur une question sociétale au sein de leur émission « Place aux idées », alors que le taux de chômage ne cesse de progresser depuis vingt-quatre mois consécutifs, et alors que le Président de la République a réaffirmé son objectif d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année, quelles évolutions les citoyens français attendent-ils sur le marché du travail afin de recréer de l'emploi ? Leur appréciation diffère-t-elle sensiblement selon leurs préférences politiques ou leur situation personnelle ? Quel regard portent-ils plus précisément sur la formation professionnelle ?
Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?
Parmi différentes mesures envisageables pour réduire le chômage en France, deux font l'objet d'un relatif consensus parmi les Français : l'interdiction des plans de licenciement dans les entreprises réalisant des bénéfices (72% des Français jugent cela « efficace ») et la réduction des cotisations sociales payées par les employeurs (67% « efficace »). En revanche, l'utilisation de financements publics pour créer davantage d'emplois aidés ne convainc que 38% des répondants. Une présence accrue de l'Etat et la compétitivité l'emportent donc sur l'augmentation de la dépense publique.
Le regard porté sur ce sujet reste néanmoins très clivé politiquement, et la question de l'efficacité semble indissociable de l'idée de justice. Ainsi, les sympathisants de Droite jugent plus efficace la réduction de contraintes posées aux employeurs : par exemple, une réduction des cotisations patronales (87% des sympathisants de Droite jugent cela « efficace ») ou une augmentation de la durée légale du travail (79%). En revanche, les sympathisants de Gauche attribuent une efficacité supérieure à des mesures interdisant les licenciements dans les entreprises réalisant des bénéfices (84% « efficace ») ou nationalisant des entreprises de grande taille s'apprêtant à fermer des sites français (72%).
Plus d'un tiers des Français jugent le Code du travail insuffisamment protecteur pour les salariés (37%), cette proportion étant plus élevée parmi les sympathisants de Gauche (44%), mais aussi trop contraignant pour les employeurs (38%), ce jugement étant cette fois-ci plutôt partagé par les sympathisants de Droite (64%).
La formation professionnelle semble pouvoir constituer, aux yeux des personnes interrogées, un levier d'amélioration du marché du travail français : parmi les personnes actives déclarant y avoir eu accès (soit 45% de l'échantillon), 72% d'entre elles jugent que cela leur a permis de progresser professionnellement, dont 30% « tout à fait ».
Méthodologie : enquête réalisée en ligne du 12 au 14 juin 2013. Echantillon de 1510 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l'access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l'interviewé(e).
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