John Thune et le nouveau populisme américain à la recherche d'un leader
La dernière révolte populiste Américaine date du début des années 80 avec la victoire de Ronald Reagan.
A cette date, une révolution intellectuelle se produit et installe de nouveaux schémas inconcevables quelques années plus tôt.
C’est la victoire des «bons citoyens contre la méchante élite».
Une élite intellectuelle à cette époque qui se serait excessivement éloignée des concepts fondateurs de la démocratie Américaine.
En quelques années, un instinct de liberté est favorisé basé sur une nouvelle alliance : l’initiative économique et la démocratie politique.
Le socialisme renvoie alors à une nostalgie d’un passé autoritaire et inefficace.
Le capitalisme devient la démocratie, la prospérité, la modernité.
Ce populisme déclare retourner aux principes fondateurs de la démocratie Américaine :
- l’Etat doit être limité,
- L’économie doit être libre,
- Le système moral doit être solide et indépendant (Eglises, Universités, médias …).
Cette approche a donné naissance à une révolution conservatrice qui a changé la donne pendant de nombreuses années.
Le «new look conservateur» avait emporté sur son chemin le radical chic de la cote Est.
La gauche Américaine était en état de faillite.
Tous ses principes étaient l’objet de critiques vives :
- l’Etat interventionniste devenait le symbole de la dépense inefficace,
- la régulation était perçue comme un frein à l’emploi,la libération des mœurs était ressentie comme une ouverture à la débauche individuelle et au naufrage collectif,
…
La gauche Américaine était épuisée.
Etre de «gauche» ou radical, c’était être déconsidéré, démodé.
Les élites bureaucratiques sont accusées de tous les maux. Carter incarne cet échec de façon caricaturale. Même Kennedy à cette époque est relégué au rang des «snobs de la cote Est» qu’il ne faut surtout pas écouter.
La personnalité de Reagan assume dans ce contexte un amalgame étonnant entre le populaire, le conservatisme et le religieux.
C’est la coalition gagnante.
L’exaltation des valeurs traditionnelles et des droits de l’individu soude une nation éclatée qui écarte les idéologies dites progressistes parce que l’idéal de liberté gagne sur le réflexe d’égalité.
Les hippies, les radicaux, les apôtres de la drogue, la libération sexuelle, la non violence, la contre-culture … deviennent des formes de contestations qui disparaissent. Les temps ont changé. L’attachement au contrat social renvoie au vestiaire les diverses formes de contestations. Quand sont répertoriées les références de cette époque, des places majeures sont reconnues à l’anticommunisme, à la haine de l’Etat, à la proclamation passionnée de la liberté individuelle.
Ces références n’occupent plus du tout la même place désormais.
Par leur effacement incontournable, la nouvelle révolte populiste est bien éloignée de celle du début des années 80.
La nouvelle révolte populiste réside d’abord dans la reconnaissance de la «génération du moi» qui veut une vie quotidienne meilleure.
Sur ces bases différentes, ce nouveau populisme est à la recherche d'un leader. John Thune est de plus en plus considéré pour le leader qui fait actuellement défaut. Le rendez-vous des élections intermédiaires et le tour de chauffe qu'il va offrir sera le moment pour identifier la volonté de John Thune au moment où le vide de leadership au sein du Parti Républicain est particulièrement important.
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