La réhabilitation des seniors dans l'entreprise
À l'occasion de la parution prochaine de l'ouvrage de Jean-Pierre Wiedmer, « Tant qu'il y aura des seniors », et à la demande des éditions des Nouveaux Débats Publics, Harris Interactive a réalisé une enquête interrogeant la perception par les Français de la place des personnes de plus de 50 ans dans les entreprises françaises. Il s'agissait d'appréhender l'attitude des Français à l'égard de la présence de « seniors » dans le monde professionnel. Identifient-ils des atouts à cette présence ? Comment se projettent-ils dans un monde professionnel où ces seniors seraient absents ? Se déclarent-ils favorables à l'instauration d'un quota légal de seniors dans les entreprises de plus de 50 salariés ?
Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?
Pour décrire leur point de vue personnel concernant la présence de personnes de plus de 50 ans dans les entreprises, les Français utilisent spontanément et quasi unanimement le mot d' « expérience » : les seniors travaillant en entreprise sont donc principalement perçus au prisme de leur expérience, et de l'atout qu'ils peuvent constituer pour leur structure professionnelle et leurs collègues.
Selon une nette majorité de Français, le fait que des personnes de plus de 50 ans travaillent dans des entreprises ne nuit pas à l'emploi des jeunes : seuls 15% des Français identifient un phénomène de « vases communicants » en matière d'emploi. Bien au contraire, un Français sur deux (48%) estime même que l'emploi des seniors a un impact positif sur l'emploi des jeunes, quand une personne sur trois (35%) juge qu'il n'y a pas d'impact particulier. Dans un contexte de fort taux de chômage parmi les jeunes, ces derniers portent néanmoins un regard plus nuancé : les personnes âgées de 18 à 24 ans sont seulement 15% à identifier un impact positif de l'emploi des seniors sur celui des jeunes, contre 32% jugeant que cela a plutôt un impact négatif.
Selon les Français, la présence de seniors dans une entreprise ne constitue pas un handicap, que ce soit en matière de compétence, de convivialité, d'ouverture sur son marché ou de productivité : moins d'une personne sur dix estime que dans ces différents domaines, une entreprise sans aucun senior serait plus efficace qu'une entreprise avec des seniors. Au contraire, plus d'une personne sur trois jugent même qu'une entreprise avec des seniors serait plus compétente (55%), plus conviviale (43%), mieux informée sur son marché (36%) et plus productive (37%) qu'une entreprise ne comptant aucun senior parmi ses salariés. Entre trois et cinq Français sur dix n'identifient pas de réelle différence en la matière. Enfin, soulignons que les personnes les plus jeunes portent sur ce point également un regard légèrement moins positif que la moyenne sur ce sujet, sans pour autant juger majoritairement que la présence de senior constitue un handicap.
Enfin, trois Français sur quatre se déclarent favorables à l'instauration d'un quota légal de seniors (plus de 50 ans) dans les entreprises de plus de 50 salariés : 76% des personnes interrogées s'y déclarent favorables, contre 22% indiquant y être opposées. Les personnes elles-mêmes âgées de 50 ans et plus s'y déclarent particulièrement favorables (84% parmi les 50-64 ans, 83% parmi les 65 ans et plus), mais cette perspective est majoritairement approuvée par toutes les catégories d'âge : 61% parmi les 18-24 ans, 62% parmi les 25-34 ans et 80% parmi les 35-49 ans.
Méthodologie : enquête réalisée en ligne du 12 au 14 juin 2013. Echantillon de 1510 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l'access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l'interviewé(e).
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