Municipales 2014 et la mode de l'annonce de "campagnes Obama"
Quand il est investi le 20 janvier 2009 44 ème Président des Etats-Unis, Barack Obama ne se doute probablement en aucune manière qu'en France près de 5 ans plus tard, l'Obamamania frapperait au point que les candidats à des municipales se renvendiqueraient publiquement comme préparant une "campagne Obama" pour partir à la conquête de ... villes françaises.
Derrière cette formule très à la mode ces dernières semaines, les candidats qui parviendront à faire vivre une "campagne Obama" pour des municipales seront ceux qui seront capables de réunir 5 qualités techniques :
1) Faire vivre la participation citoyenne : en 2009, le taux de participation a été de 63 % dans un pays où, depuis plus de 40 ans, la participation voisinait avec les 50 %.
Ce taux historique a été le fruit de l'engagement des jeunes et des populations afro-américaines.
2) Contruire la mobilisation autour d'Internet : Internet et les réseaux sociaux sont devenus la campagne terrain 2.0 : informations, recrutements des volontaires, évènements, meetings, collectes des fonds ...). 35 000 groupes de volontaires avaient été créés en 2008 organisant 200 000 évènements de terrains. La grande novation a été la conciliation entre la nouvelle technologie et le terrain réel.
3) Construire la mobilisation autour d'Internet en diversifiant les sites de présence. C'est la théorie des "petites rivières qui font les grands fleuves". Obama en 2008, c'est certes Facebook + MyBarackObama.com + Twitter (faible à cette époque) mais c'est aussi MiGente + AsianAve + BlackPlanet + réseau Moveon.org + Disaboom + ...
4) Internet mais aussi d'autres médias dont les téléphones portables. Alors qu'il est beaucoup question de la place d'Internet dans la campagne Obama 2008, cette campagne est d'abord celle qui a battu les records de SMS. L'annonce du choix de Biden a donné lieu le 22 août 2008 a l'envoi de 3 millions de SMS. La plus grosse campagne jamais menée aux Etats-Unis via SMS !
5) Installer le "leadership citoyen" : la véritable révolution de la campagne 2008 a résidé dans la création d'un leadership citoyen : se réapproprier la démocratie, se réapproprier une campagne électorale. Internet n'a été que le moyen technique de cette mentalité. L'idée de "faire collectivement l'Histoire".
Cet état d'esprit suppose d'une part la volonté ferme de tourner une page (en l'espèce celle de la présidence si décriée de Bush) mais surtout d'autre part d'en ouvrir une totalement nouvelle (d'où la démarque avec Hillary Clinton).
Toute la difficulté est dans la capacité à créer cette dynamique là.
Ce sera le réel test des campagnes 2014 bien au-delà du simple usage d'Internet.
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