Municipales 2014 : les 10 questions clefs : (2/10) la fin du règne des exécutifs locaux rois ?
La décentralisation française est un naufrage. Elle devait renforcer la démocratie de la base. Elle l'a considérablement éloignée. Elle devait donner de la vitalité au pays. Elle l'a bloqué dans des conservatismes généralisés.
Quand on compare les ambitions affichées lors du vote des lois sur la décentralisation avec la réalité actuelle, le fossé est terrible.
Ce fossé est dû à l'émergence d'exécutifs locaux rois qui ont installé des rapports de forces sans équilibre. La France avait connu le mur de l'argent par les 200 familles. Elle connaît maintenant le mur du pouvoir par quelques 300 roitelets locaux.
Toutes les digues des abstractions ont cédé devant des pratiques qui dans le temps seront jugées avec une extrême sévérité. La tendance générale est installée. L'ampleur varie selon les tempéraments et les sociologies. Le véritable danger réside dans l'existence d'une couleur politique unique parce que seules les sensibilités politiques variées peuvent faire vivre un nouvel équilibre tant tous les autres pouvoirs ont disparu.
Le principe fondamental de la séparation des pouvoirs a été mis à la poubelle dans sa réalité et / ou dans son apparence.
Des relations incestueuses entre les pouvoirs sont nées dans la réalité ou dans l'image, ce qui est aussi grave dans une démocratie d'opinion.
Jusqu'où sera repoussée cette limite en permanence décalée et jusqu'à quand ?
C'est l'un des enjeux majeurs du scrutin de mars 2014.
Si avant hier l'opinion voulait faire tomber le mur de l'argent des 200 familles, il n'est pas à exclure qu'elle veuille aujourd'hui faire tomber le mur des pouvoirs exorbitants de milliers de privilégiés par la politique et du seul fait de l'existence d'exécutifs locaux rois.
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