Barack Obama face à la culture "America is back"
Aux Etats-Unis, pour être Président, il faut d'abord apparaître ... Président pour avoir une chance de l'être : c'est le postulat de tous les conseillers en communication dans une équipe présidentielle américaine.
Des candidats ont effectué un travail considérable sur eux-mêmes à l'exemple de Bush senior. D'autres n'y sont jamais parvenus comme Mondale ou Dukakis. Certains n'ont eu qu'à forcer le trait comme Reagan.
La transformation de certains candidats est frappante. Ils marchent d'une autre façon comme s'ils incarnaient la force d'une Nation toujours en mouvement et que rien ne peut arrêter. Le port de tête gagne en droiture. Le regard est porté sur l'horizon. Mais surtout, tout ne tourne qu'autour d'eux. Ils n'acceptent plus la seconde position.
Dans ce cadre général, la tradition veut aussi que l’Amérique profonde gagne toujours sur l’Amérique des rivages. Que le cow-boy batte toujours l’intellectuel.
En 2000, l’ancrage texan de Bush comme ses gaffes l’avaient décroché d’une image élitiste qui aurait été politiquement suicidaire.
La stratégie avait été conçue à cette époque par Mark McKinnon qui avait alors consacré toute son imagination pour assurer son ancrage dans l’Amérique profonde : le candidat BBQ.
Le message est toujours simple : la confiance ne peut être donnée qu’à un Américain authentique au patriotisme et à la détermination incontestables.
Lors des élections de novembre 2010, les attaques ont été nombreuses sur Obama qui serait le «comédien en Chef» et non pas le «Commandant en Chef».
Les Républicains n’avaient qu’un nom à la bouche : Ronald Reagan.
Reagan avait un programme simple : valeurs traditionnelles, réduction des impôts, tout pour l’emploi et pour la fierté de l’Amérique.
Tout était déployé pour cajoler le besoin public de confiance et de patriotisme.
En quatre années, Jimmy Carter avait incarné l’indétermination en politique. Il avait mené campagne le cœur en bandoulière en 1976. En 1980, il mena campagne le drapeau en berne surtout à partir du terrible échec de l’expédition pour libérer Dans ce contexte, la victoire de Reagan fut considérée comme celle du retour de l’Amérique : une Amérique triomphante, sûre d’elle, de ses valeurs comme de sa force.
«America is back» : le réflexe qui est le véritable ciment de l’Amérique
La "neutralisation" de Ben Laden a protégé Barack Obama de tout danger d'assimilation à l'indécision de Jimmy Carter lors de la présidentielle 2012.
C'est le risque actuel encouru face au dossier de la Syrie qui intervient dans l'incapacité à régler le sort du fugitif Snowden.
Barack Obama ne doit absolument pas apparaître comme indécis. C'est pour lui, à près d'un an des élections intermédiaires, le danger n°1 de l'actuelle période.
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