Les 5 mentalités (01/03) (Fiche 59)

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S'il est difficile de quantifier chacun des groupes, il importe surtout d'avoir à l'esprit qu'il est possible d'appartenir à plusieurs groupes selon les sujets.

Certes un ancrage dominant prévaut mais les frontières ne sont pas infranchissables selon les sujets.

Enfin, cette nouvelle grille des mentalités ne correspond à un aucun héritage politique.

Ces deux derniers constats montrent l'ampleur des incertitudes qui frappent désormais chaque scrutin.

Le rapport des forces évolue en permanence. C'est un zapping général qui frappe la citoyenneté comme la consommation. Il n'y a plus idéologie mais sensibilité. Il n'y a plus conviction mais séduction.

Aucun électorat n'échappe à cette évolution générale. Deux électorats sont particulièrement sensibles à cette instabilité.

D'une part, l'électorat jeune (18-24 ans) qui représente 15 % du corps électoral.

La mobilité de vote est leur première caractéristique. Rien n'est figé ni entre l'abstention et le vote ; ni, en cas de vote, en faveur d'une formation politique.

15 % du corps électoral est ainsi très difficilement prévisible...

Il en est de même pour l'électorat ouvrier. Le clivage traditionnel droite / gauche ne structure plus le vote ouvrier qui répond davantage à des considérations de facteurs personnels.

La dernière barrière objective structurante tend à devenir le clivage entre ceux du secteur public et ceux du secteur privé.

Dans ce contexte général, quels sont les thèmes qui vont influencer l'évolution de chacune des mentalités ?

Des facteurs extérieurs sont pris en considération de façon certaine :

1) la montée du terrorisme et l'insécurité internationale. C'est un dossier qui a également impacté la vision des Français du " modèle américain " dont ils craignent l'impérialisme. Il est certain qu'une large majorité de Français est désormais distanciée par rapport au schéma culturel américain.

2) L'hostilité à la mondialisation est forte. L'altermondialisme n'est pas crédible. Mais la mondialisation est rejetée.

(NB : l'identité européenne n'existe pas encore).

Sur le plan intérieur, les gros sujets structurants sont les suivants :

1) la définition du rôle de l'Etat : c'est le sujet qui peut faire resurgir un clivage traditionnel droite / gauche.

2) Les préoccupations sociales peuvent structurer une élection. Le dernier exemple en date est celui des régionales de 2004. Le vote a été dominé par un climat de défiance contre le Gouvernement jugé incapable d'arrêter la montée de la pauvreté, l'accroissement des inégalités et la cristallisation de revendications sociales fortes : chercheurs, enseignants voire même intermittents du spectacle.

3) Le rejet de la politique mise en oeuvre par le pouvoir en place peut aussi structurer un vote. Ce comportement traduit la distance croissante prise par les Français avec la politique et leur capacité à exprimer un mécontentement à l'encontre du pouvoir sortant.

Tels sont les cinq repères qui influent sur le poids de chacun des groupes. Il y a 5 repères car l'un des critères, l'identité européenne, est justement reconnue comme n'existant pas à ce jour.

En fonction des difficultés rencontrées dans chacun de ces domaines, chaque groupe va connaître un degré de radicalisation qui modifiera son poids dans l'expression électorale.

Ce qui est intéressant dans ce dispositif, c'est de constater que Nicolas Sarkozy a des positionnements référents dans chacun de ces domaines.

C'est le seul à ce jour à faire la course en tête dans des conditions tellement emblématiques sur plusieurs de ces volets qu'il peut être sûr que le vote se structurera en fonction de ses positions. Il n'est pas resté flou mais est devenu un facteur symbolique sur ces sujets majeurs.

  • Publié le 3 octobre 2006

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