L'exaltation de la violence (01/02) (Discours 125)

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La violence ne constitue pas un phénomène nouveau. Bien au contraire, elle forme la trame même de l'Histoire. Guerres, dictatures, émeutes, répressions, banditisme pur et simple jalonnent la vie des civilisations, passées ou actuelles. La violence constitue une constante de notre histoire.

Bien davantage, la vie est violente. Le caractère implacable, immédiat, imprévisible de certains évènements majeurs à l'exemple de la disparition d'êtres chers est un exemple parmi tant d'autres d'une réalité matérielle du quotidien souvent violente.

Enfin, l'être humain porte en lui des formes de violence. Aurait-il pu survivre en tant qu'espèce s'il n'avait été au départ un animal doué d'un certain potentiel agressif ?

La violence parait donc indissoluble de la vie.

Dans ces conditions, pourquoi la violence constitue-t-elle un phénomène d'une importance nouvelle dans la période actuelle alors même qu'un rapide survol de l'histoire conduit à relativiser l'importance de la violence actuelle ?

Existe-t-il des formes nouvelles de violence ?
S'agit-il d'un refus nouveau de la violence ?
Est-ce lié à la résonance accrue donnée à ce phénomène par les médias ?

Comment expliquer, donc comprendre, la situation actuelle ?

La situation actuelle est marquée par un décalage entre son évolution de la société plus socialisée, plus policée, qui devrait ouvrir à une plus grande sérénité et le fait qu'au même moment non seulement des violences classiques se perpétuent mais encore de nouvelles formes apparaissent plus insidieuses voire même plus dangereuses.

Tout d'abord, même si les démocraties ont heureusement gagné du terrain, la violence d'Etat est toujours très présente. Des géographies voient des conflits se succéder sans discontinuer.

Bien davantage, le début des années 2000 a vu la réapparition de la violence comme moyen de défendre une cause, de faire entendre sa voix. Le terrorisme a pris une ampleur nouvelle.

Bref, toutes les formes les plus anciennes de la violence sont toujours là : cette violence qui peut permettre aux plus forts de gouverner, de se maintenir au pouvoir comme celle qui constitue le moyen pour les plus faibles de se faire entendre voire même de tenter d'accéder au pouvoir.

Cette évolution montre qu'une véritable institutionnalisation de la violence est intervenue.

Au même moment de nouvelles formes sont intervenues.

Ces nouvelles formes traduisent de nouvelles contraintes sur l'esprit, sur la liberté individuelle.

Dans les démocraties modernes, ces nouvelles formes de violence revêtent des aspects très divers :

- la pression sociale qui exerce sur les esprits un comportement d'imitation. Le mode de vie moderne a donné naissance à un système de consommation reposant sur un style de vie répondant à des normes précises, dictées par la publicité, une influence de plus en plus importante des marques avec les conséquences financières qui en résultent,

- la pression économique qui, avec la mondialisation, fait naître une précarité redoutée.

Ce climat de violence trouve d'ailleurs une expression nouvelle dans la culture musicale. Le rap repose sur des ruptures de rythmes, des cris, et surtout des vidéos qui semblent des exutoires permanents d'une forte violence intérieure dans un climat sexiste grave où très souvent la femme est réduite au rang d'objet sexuel.

Nous sommes donc très éloignés de cette évolution vers un nouveau monde meilleur d'une société qui accorderait une place croissante au respect de l'humanité et de l'âme de chacun. Pourquoi ?

  • Publié le 31 octobre 2006

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