Discours des voeux (Discours 139)
Je suis très heureux de m'adresser à vous pour vous exprimer mes voeux de santé, de bonheur et de réussite pour la nouvelle année. Beaucoup de choses nous unissent. Nous avons déjà réalisé de nombreuses actions qui valent une fierté légitime à notre collectivité. De nouvelles et grandes ambitions doivent nourrir notre réflexion. Au-delà de nos diversités, nous sommes confrontés aux mêmes évolutions profondes, économiques, sociales, environnementales.
Nous devons partager la volonté de donner un sens réaliste au monde moderne. Ce sens réaliste consiste à toujours replacer l'être humain au centre de chacune de nos décisions.
Les technologies et les concurrences révolutionnent le marché du travail. Cette révolution devient grave quand elle impose une précarité qui ne respecte pas la dignité humaine difficilement compatible avec le nomadisme permanent.
Comment donner un sens humain aux bouleversements économiques permanents ?
Comment rendre des repères indispensables dans un monde en mouvement perpétuel ?
Comment sauver des valeurs qui puissent nous guider dans cet univers où tout peut être balayé très rapidement ?
Il nous faut répondre à ces questions. Si nous n'apportons pas des réponses précises, concrètes, fiables, ce mouvement nous paralysera. Il nous piègera puis nous emportera vers des aigreurs vengeresses.
Plus que jamais, les prochaines échéances nationales doivent être l'occasion irremplaçable de répondre à ce qui fait notre vie en commun c'est-à-dire la place accordée à la solidarité, à la justice, à la liberté, à la tolérance, à l'égalité des chances.
Autant de repères qui nous donnent le sentiment que nous appartenons à une communauté qui est un outil de notre progrès individuel.
Voilà les valeurs qui sont au coeur de ma politique.
Dire cela ne signifie pas qu'il faudrait revenir au "bon vieux temps". Ce serait la pire illusion.
Il faut trouver ce ciment puissant qui rapproche les individus : l'espoir.
Il y a une formidable demande d'espoir. Nous devons y répondre. Nous devons inventer un ordre nouveau qui résiste à la désintégration.
Nous devons ajouter une volonté sans faille de rendre l'espoir à chaque corps social. Certes les plus jeunes qui doivent voir en la vie une porte ouverte sur leurs rêves. Mais aussi, l'espoir de seconde chance pour tous ceux qui sont confrontés à des difficultés ponctuelles. L'espoir enfin que le statut de senior ne soit pas synonyme d'exclusion alors que le capital expérience apporte tant de magnifiques atouts à partager.
Cette vision d'espoir est plus indispensable que jamais.
La peur a toujours animé la conscience humaine. Mais il n'y a de pire peur que celle de perdre la "vie sociale". Cette peur est maintenant présente dans l'esprit de près d'un Français sur deux. C'est dire l'importance de ce phénomène.
C'est une peur désarmante. C'est une peur qui a une autre face : la menace généralisée qui ronge le quotidien.
L'être humain est ainsi fait que traditionnellement il n'avait pas peur de ce qu'il ne connaissait pas comme il n'avait plus peur de ce qu'il connaissait bien.
Cet équilibre a changé.
Le seuil de tolérance face à l'inconnu a été modifié. Le choc des images du "village planétaire" est passé par là. On connaît toutes les peurs dés qu'elles s'appliquent à autrui.
Nous devons redéfinir le contenu du besoin de sécurité pour que la tranquillité d'esprit réapparaisse.
Si nous y parvenons en 2007, nous aurons vécu ensemble une bonne et heureuse année.