L'opinion publique encore partagée entre le national et le local
Plus les sondages tombent, plus des lignes directrices commencent à se dégager parfois bien éloignées des idées reçues. C'est le cas ce matin du sondage Ifop sur Argentueil (ville de 103 000 habitants dans le Val d'Oise).
6 tendances méritent l'attention :
1) En préalable, avoir toujours à l'esprit qu'à ce jour, pour près d'un citoyen sur 2, les élections municipales, c'est loin. Par conséquent, le pourcentage de "ne sait pas" est élevé. L'opinion va "entrer" dans les municipales à partir de la seconde quinzaine de janvier. Ce taux élevé fait même renoncer ce jour à des tests sur le second tour.
2) Il n'y a pas de poussée du FN : en moyenne, il y a deux à quatre points de plus par rapport au score de la présidentielle 2012 mais guère davantage. Il y a donc actuellement une "menace verbale" de vote FN mais au moment de passer à l'acte, l'électorat ne le fait pas pour "sa" Commune. La poussée du FN va impacter des Communes de dimension moyenne dans des territoires très typés (PACA, Nord ...) quand le coefficient personnel du candidat ajouté à la saturation d'un électoral populaire produit le terrain local nécessaire. Mais aujourd'hui, la poussée générale du FN n'existe pas dans les chiffres publiés. Elections 2014
3) Il n'y a pas de poussée des Verts : ils sont scotchés par leur participation gouvernementale qui vampirise leur identité différenciée. La crise handicape déjà l'écologie perçue comme "luxe des temps heureux". La participation gouvernementale ajoute à ce climat.
4) La décote locale du PS est de 06 à 11 points. Elle est donc très éloignée de la décote de François Hollande considérablement plus lourde. Le local amortit le désamour national.
5) L'UMP ne capitalise pas la décote du PS. Il faut aller vers des équipes de très large rassemblement pour enregitrer un bonus significatif par rapport à 2012.
6) Les trois sujets qui occupent les attentions : impôts, sécurité, emploi.
Par conséquent, pour le moment, le constat est :
- les élections locales restent des élections locales,
- le PS les aborde fragilisé mais pas sombré,
- l'opposition bénéficie de bonus fort (+ de 13 points) quand elle bâtit un très large rassemblement dépassant la seule perspective de transfert du PS à l'UMP.