L'opinion et le pessimisme croissant
A la demande de RTL, Harris Interactive a réalisé, pour la cinquième année consécutive, une étude concernant le bilan que les Français tirent de l'année écoulée ainsi que leurs projections pour l'année à venir. Que retenir de cette vague d'enquête ?
Les Français tirent un bilan particulièrement mitigé de l'année 2013 : 51% des personnes interrogées estiment que l'année 2013 a été globalement négative pour eux et pour leurs proches, quand seuls 47% estiment que l'année a été positive (-5 points par rapport à 2012). Avec seulement 47% de Français portant un regard positif sur l'année écoulée, l'année 2013 est donc perçue comme la plus négative depuis la création de ce baromètre en 2009. Rappelons néanmoins que cette évolution ne constitue pas une véritable rupture, puisque les Français restent toujours très partagés sur la lecture qu'ils font de l'année écoulée.
En revanche, l'optimisme des Français pour l'année à venir est stable voire en très légère progression par rapport à la mesure réalisée l'an passé : aujourd'hui, un Français sur deux (50%) se déclare ainsi optimistes pour 2014, quand cette proportion était de 49% l'an passé à la même époque. Pour autant, notons que les personnes se déclarant « très pessimistes » sont chaque année plus nombreuses : elles représentent cette année 11% de l'échantillon, pour 10% l'an passé et 7% il y a deux ans.
Pour l'année 2014, les Français attendent du gouvernement qu'il agisse en priorité pour améliorer la situation économique, en oeuvrant en premier lieu à la réduction du chômage (83% jugent cela prioritaire), mais également en renforçant le pouvoir d'achat (69% prioritaire) et en favorisant la croissance économique (69%). Dans l'ensemble, ces trois dimensions sont jugées tout autant prioritaires que l'an passé. Les Français restent très majoritairement pessimistes concernant les perspectives d'amélioration sur ces thématiques économiques, malgré un léger regain d'optimisme par rapport à l'an dernier.
Si elles constituent le deuxième pôle prioritaire attribué au gouvernement pour l'année 2014, la plupart des dimensions sociales sont néanmoins jugées moins décisives qu'elles ne l'étaient l'an dernier à la même époque. La question du système social français est ainsi jugée prioritaire par 66% des Français (-7 points), l'éducation nationale par 57% (-2 points) ou encore le logement par 45% (-9 points). Ce degré de priorité moindre s'accompagne d'un optimisme particulièrement faible sur les évolutions à venir en 2014 concernant ces différentes dimensions sociales.
Bien qu'identifié comme prioritaire par environ deux Français sur trois, l'équilibre des comptes publics est jugé à la fois moins prioritaire (61%, soit -7 points) et moins susceptible de s'améliorer (14%, soit -4 points) que l'an passé. Notons que 41% des Français estiment aujourd'hui prioritaire la réforme de la fiscalité.
L'insécurité demeure un enjeu prioritaire selon plus d'un Français sur deux (55%, -2 points), tout particulièrement auprès des sympathisants de Droite (66%) et du Front National (82%), mais les perspectives d'amélioration semblent faibles aux yeux de l'ensemble des personnes interrogées.
L'immigration ne figure pas parmi la liste des champs d'action affectés en priorité au gouvernement, puisque seulement 39% jugent qu'il doit s'agir d'une priorité. Néanmoins, ce sujet est davantage identifié comme prioritaire par les électeurs de Nicolas Sarkozy en 2012 (53%) et surtout par ceux de Marine Le Pen (70%). Les attentes à l'égard de la construction européenne sont en net recul par rapport à l'an passé : seuls 20% des Français jugent ce sujet prioritaire (-4 points), quand 26% se déclarent optimistes en la matière (-12 points).
Enfin, l'environnement (27%) et le nucléaire (14%) restent deux dimensions que les Français jugent peu prioritaires et sur lesquelles ils se montrent moins optimistes que l'an dernier.
Méthodologie : enquête réalisée en ligne du 24 au 31 décembre 2013. Échantillon de 1 998 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l'access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l'interviewé(e).
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