Elections municipales : la "vague bleue" s'éloigne

Dans la perspective des prochaines élections municipales, Harris Interactive réalise pour LCP-AN une enquête barométrique hebdomadaire auprès d'un échantillon représentatif de Français. Ce baromètre permet de suivre le regard porté sur cette échéance par les personnes inscrites sur les listes électorales dans les communes d'au moins 1 000 habitants, qui partagent un même mode de scrutin : quel intérêt ces personnes expriment-elles pour les élections municipales ? Combien indiquent leur intention de se déplacer aux urnes ? Pour quelle liste les électeurs voteraient-ils aujourd'hui, dans l'hypothèse où toutes les forces politiques seraient présentes de façon autonome dans leur commune ? Quels seraient les éléments structurants de leur choix de vote ?

La troisième vague de ce baromètre, réalisée du 18 au 20 mars, était également l'occasion d'interroger plus spécifiquement les électeurs sur l'impact des affaires récentes ayant concerné des responsables politiques de premier plan ainsi que les retombées éventuelles du pic de pollution atmosphérique ayant touché une large partie de la France. Ces deux sujets, assez largement couverts par les médias, sont-ils susceptibles d'influer sur les choix de vote de dimanche prochain ?



Que retenir de cette enquête ?

L'intérêt des Français pour les prochaines élections municipales se maintient, à quelques jours du 1er tour du scrutin, à un niveau élevé (74%), soit un score identique aux deux vagues précédentes. 33% d'entre eux indiquent s'intéresser « beaucoup » à cette échéance électorale et 41% « assez » contre 26% qui s'y intéressent peu ou pas du tout. A l'image des deux vagues précédentes, l'intérêt pour le scrutin croît avec l'âge, 58% des jeunes de 18 à 24 ans déclarant un intérêt pour le scrutin contre 67% des personnes âgées de 35 à 49 ans et 91% des personnes âgées de 65 ans et plus. Sympathisants de Gauche (80%) et sympathisants de Droite (81%) affichent un intérêt identique à l'égard de ces élections intermédiaires, ces chiffres étant stables par rapport à la semaine dernière.

A quelques jours du 1er tour, alors que les programmes ont sans doute été reçus dans les boîtes aux lettres d'une majorité de Français et que chacun est davantage au fait de l'offre électorale parmi laquelle il devra faire son choix, le rapport de forces au niveau national se précise : 43% des personnes interrogées déclarent leur intention de voter pour une liste de Gauche, dont 35% pour une liste du Parti Socialiste ou d'Union de la Gauche, 4% pour une liste du Front de Gauche et 4% pour une liste Europe Ecologie Les Verts. En dépit des critiques exprimées à l'égard de la majorité gouvernementale et des cotes de confiance basses de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, le Parti Socialiste demeure donc la formation politique qui capte le plus de voix à Gauche : 67% des électeurs de François Hollande mais aussi 46% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour de l'élection présidentielle font part de leur intention de voter en faveur d'une liste conduite par le Parti Socialiste ou d'Union de la Gauche, tout comme 77% des sympathisants du PS. A Droite, les listes UMP ou divers Droite recueillent 34% des intentions de vote (72% parmi les sympathisants de l'UMP). Le Front National, présent dans près de 600 communes, est crédité de 5% des suffrages, soit autant que l'Alternative MoDem/UDI. 12% indiquent leur intention de voter pour une autre liste (essentiellement dans des communes de petite taille). Notons que 37% des sympathisants du Front National déclarent qu'ils donneront leur voix à une liste FN, 23% à une liste UMP et 12% à une autre liste de Droite. Rappelons qu'il s'agit ici d'un rapport de forces exprimé aujourd'hui au niveau national, n'ayant aucune fonction prédictive.


76% des Français interrogés indiquent qu'ils sont sûrs de leur choix dans la perspective des prochaines élections municipales, la « consistance » des différents électorats apparaissant relativement similaire (80% parmi les personnes ayant l'intention de voter en faveur du PS, 85% parmi celles ayant l'intention de voter en faveur de l'UMP et 82% parmi celles ayant l'intention de voter en faveur du FN). C'est chez les personnes âgées de 25 à 34 ans qu'on observe la plus forte proportion de personnes encore susceptibles de changer leur vote (32%), ainsi que parmi les catégories populaires (29%) et les personnes se déclarant sans préférence partisane (35%).


Les récentes affaires, notamment concernant les écoutes de Nicolas Sarkozy et la connaissance ou non de ces écoutes par certains membres du gouvernement, ou encore le récent pic de pollution ayant affecté la France semblent avoir relativement peu d'impact sur les intentions de vote des Français lors de ce scrutin local. Toutefois, le climat des « affaires » peut à la marge accentuer l'abstention, déstabiliser un électeur sur dix, ou aider certains électeurs indécis à solidifier leur choix. En effet, 9% des Français déclarent que les « affaires » touchant différentes personnalités de l'UMP (Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy...) sont susceptibles d'avoir un impact sur leur choix ce dimanche, quand 8% déclarent que cela pourrait les pousser à s'abstenir. Ainsi, 22% de ceux qui déclarent avoir l'intention de voter pour le FN lors de ce 1er tour des élections municipales déclarent que ces affaires ont contribué à faire évoluer leur choix. Et 36% de ceux qui déclarent ne pas être certains de se rendre aux urnes ce week-end indiquent que ces affaires les encouragent à ne pas aller voter. Tout laisse donc à penser qu'elles renforcent des tentations préexistantes de vote FN ou d'abstention. De même, 9% des personnes interrogées déclarent que la gestion par le Gouvernement du dossier des écoutes de Nicolas Sarkozy par la Justice pourrait les amener à changer leur vote, quand 7% sont tentés de s'abstenir de ce fait. Là encore, ce sont les électeurs FN qui indiquent le plus que la gestion par le Gouvernement de ce dossier est susceptible de les faire évoluer dans leur choix (21%).


Quant au pic de pollution atmosphérique, il n'apparait pas véritablement de nature à faire progresser l'abstention (4%). Mais 8% déclarent qu'ils pourraient changer de vote en raison de cet épisode de pollution. De même, 4% des répondants déclarent que les actions mises en place par le Gouvernement pour combattre cette pollution atmosphérique les encouragent à ne pas voter, quand 10% indiquent que cela les amène à reconsidérer leur intention de vote, dont 16% parmi les sympathisants FN. De manière générale, relevons que les personnes qui se déclarent certaines d'aller voter dimanche apparaissent moins susceptibles de modifier leur vote que celles qui ne sont pas certaines de se rendre aux urnes, signe supplémentaire de l'impact relativement ténu de ces sujets ayant récemment fait l'actualité.


Méthodologie : enquête réalisée en ligne du 18 au 20 mars 2014. Echantillon de 1 000 personnes représentatif de la population française âgée d'au moins 18 ans, à partir de l'access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d'habitation de l'interviewé(e).

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  • Publié le 21 mars 2014

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