Léo Bureau Blouin répond aux questions d'Exprimeo sur le 7 avril 2014
Léo Bureau Blouin est un leader âgé de 22 ans au parcours déjà exceptionnel.
En 2012, il est l'un des leaders du printemps Erable qui met toute une jeunesse dans les rues de Montréal. Quelques mois plus tard, ce mouvement fait tomber le Gouvernement du Québec.
Dans la foulée, Léo Bureau Blouin s'engage dans les législatives et se présente dans une circonscription très difficile tenue par le Ministre délégué aux Finances du Gouvernement alors sortant.
Il est ... élu et devient alors un proche Conseiller de la Première Ministre.
Dans son programme comme dans les mesures mises en oeuvre une fois élu, Léo Bureau Blouin innove en matière de démocratie participative notamment grâce au web.
Il vient de donner un entretien exclusif à Exprimeo sur les leçons du 7 avril.
Q. 01 : A quoi attribuez vous la défaite du PQ (Parti Québécois)
Léo Bureau Blouin : d’abord, nous n’avons pas expliqué clairement à la population les raisons qui nous ont motivé à déclencher des élections. Les élections au Québec ne sont pas à date fixe, elles dépendent de la confiance de la chambre envers le gouvernement.
Lors de cette élection, le PQ a décidé de déclencher les élections lui-même. Plusieurs citoyens n’ont pas apprécié. Étant donné qu’aucun thème précis n’a été mis de l’avant pour justifier la majorité parlementaire que souhaitait obtenir le PQ, les adversaires ont rempli ce vide en martelant que le Parti Québécois (PQ) souhaitait à tout prix faire un référendum sur la souveraineté du Québec.
Face à ces affirmations, le PQ n’a pas été en mesure de dire s’il allait tenir ou non un référendum sur cette question. Plusieurs souverainistes ont été déçus de cette réaction tandis qu’une partie importante de la population s’est méfiée de ce manque de clarté.
Il s’agit, à mon avis, d’un des éléments clés de la défaite.
De plus, le Parti Québécois avait rassemblé une équipe de qualité, mais qui n’a pas été mise en valeur durant la campagne électorale. La campagne orientée vers les chefs des différentes formations politiques ne nous a pas permis de vanter les mérites de cette équipe.
En somme, le manque de vision claire sur nos orientations gouvernementales nous a fait mal. Nous avons beaucoup parlé de notre bilan, mais peu de ce que nous voulions faire dans l’avenir.
Or, c’est précisément ce qui intéresse les citoyens.
Pour la prochaine campagne électorale, nous devrons donc préciser notre programme électoral et proposer des projets plus concrets aux citoyens tout en affirmant sans complexes qui nous sommes, c’est-à-dire une formation souverainiste et progressiste.
Q. 02 : votre passion pour la politique est elle toujours intacte alors que les opinions modernes peuvent évoluer aussi rapidement et brutalement ?
Léo Bureau Blouin : je suis toujours aussi passionné par la politique et la gestion des affaires publiques.
Malgré la défaite, je ne suis pas cynique ou amère. Ce fut pour moi un grand privilège d’être député et j’ai réussi à faire progresser plusieurs dossiers qui me tiennent à cœur comme les droits de scolarité et l’aide financière aux étudiants.
Je me concentre désormais sur mes études en droit tout en restant impliqué au sein du Parti Québécois.
Je veux contribuer à la redéfinition du parti.
Q. 03 : quels messages prioritaires passez vous aux jeunes qui veulent vivre un engagement public comme vous ?
Léo Bureau Blouin : n’ayez pas peur !
Il faut parfois foncer si on veut provoquer des changements.
On ne gagne pas à chaque fois, mais je suis convaincu qu’on en ressort plus fort. Les jeunes doivent investir massivement les différents lieux de pouvoir s’ils souhaitent des changements profonds dans nos sociétés. Il faut parfois oser et se lancer dans des aventures dont on connait le commencement, mais pas le dénouement.