Bertrand Delanoë et l'enjeu du leadership

  • Segolene Royal
  • Bertrand Delanoe
  • Martine Aubry

Le PS doit faire face à un nouvelle donne totale avec la crise financière qui pose un nouveau cadre de pensée avec de nouveaux enjeux de leadership.

Ces dernières années, la conception libérale avait considérablement gagné du terrain.

La crise financière marque un indiscutable temps d'arrêt de cette conquête de la primauté du marché.

Une période nouvelle s'ouvre avec trois mots clefs qui sont un creuset conceptuel pour le PS : régulation, chômage, récession.

En quelques semaines, le paysage des idées politiques a changé.

Bénéficiant d'un terrain d'idées plus favorable, le PS Français demeure confronté à une véritable crise de leadership.

Les études qualitatives engagées sur ce thème notamment dans un cadre universitaire montrent que la notion de leadership est composée de 4 principes :
- la compétence,
- l'expérience,
- la nouveauté,
- l'honnêteté.

Ces qualités doivent être portées par un individu et non pas par un parti.

Toute la difficulté du PS consiste à trouver dans ce contexte la personnalité qui incarne ce leadership.

Ségolène Royal tente de changer son image. Il ne faut pas confondre image de marque et audience. Bernard Tapie fait de l'audience mais qui voudrait s'approprier son image de marque ? Par conséquent, l'actuel débat sur l'audience de ses vidéos au Zénith paraît bien dérisoire. Il n'est pas concevable de ne parler que de soi en pleine crise financière mondiale historique et encore moins de parler de celle-ci dans une ambiance de cirque Barnum.

Sur les qualités majeures requises, Martine Aubry n'incarne ni la nouveauté ni la compétence nécessaires. Sa loi sur les 35 heures la place dans le camp d'une gauche dogmatique capable de mettre en oeuvre des mesures préjudiciables mais inspirées par une idéologie inébranlable.

Bertrand Delanoë est à ce jour le seul à rassembler a priori les qualités qui fondent un nouveau leadership.

Mais les qualités de Bertrand Delanoë correspondent-elles aux temps de crise alors même qu'il a plutôt tendance à incarner dans l'opinion la " gauche festive ".

C'est là tout l'enjeu de la nouvelle période qui s'ouvre pour lui comme pour la gauche.

  • Publié le 5 octobre 2008

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